Une étude, publiée dans l'eLIFE Journal, a établi une cartographie cérébrale de la progression de la maladie de Parkinson qui appuie l'hypothèse de la propagation d'un agent toxique.
Alain Dagher de l'Université McGill et ses collègues ont eu accès à un nombre sans précédent d'examens par résonance magnétique (IRM) et de données cliniques concernant 230 personnes atteintes de la maladie aux stades initiaux et de personnes en santé appariées selon l'âge.
L'étude visait à comprendre le mode de progression de la maladie en cartographiant la distribution et le degré d'atrophie, qui caractérise la maladie, dans certaines régions du cerveau et à identifier les voies permettant la propagation de tissus affectés à des tissus sains.
« L'IRM révèle un modèle d'atrophie compatible avec un processus pathogénique qui se propage par les réseaux du cerveau. Ce fait encore jamais montré chez des sujets humains appuierait l'hypothèse voulant que la maladie de Parkinson soit causée par un “agent toxique” qui se propage de façon transneuronale
», explique le chercheur.
« Les conclusions tendent à accréditer l'hypothèse avançant que les cellules cérébrales de sujets parkinsoniens pourraient se détériorer selon le mode de propagation d'une maladie de type à prions, à savoir qu'un agent toxique se propage d'une cellule cérébrale à l'autre par les connexions normales du cerveau. Des mécanismes similaires ont été proposés pour des maladies telles que la maladie d'Alzheimer et l'encéphalopathie spongiforme bovine. Le processus suppose la propagation de l'alpha-synucléine, une protéine mal repliée toxique capable de se reproduire et d'infecter des cellules voisines en empruntant la voie autoroutière neuronale du cerveau.
»
Les données recueillies lors de l'évaluation annuelle des participants permettront aux chercheurs de continuer à cartographier la progression de la maladie et de mieux comprendre ses causes.
Les conclusions de cette étude pourraient permettre à plus long terme le développement de médicaments et de nouvelles techniques pour évaluer leur efficacité.
Psychomédia avec sources : Mcgill University Health Centre, eLIFE.
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