La maladie de Parkinson est due à la dégénérescence des neurones produisant la dopamine, un neurotransmetteur intervenant dans le contrôle de la motricité.
La thérapie génique consiste à introduire des gènes thérapeutiques in vivo afin qu’ils s’expriment directement dans les cellules ciblées. Elle repose sur l’utilisation de vecteurs viraux qui ont la capacité d’introduire leur matériel génétique dans le noyau des cellules hôtes.
Actuellement, le traitement consiste en médicaments mimant l’action de la dopamine manquante dans le cerveau. Il permet d’obtenir une bonne amélioration de l’activité motrice dans les premiers stades de la maladie, mais des effets secondaires indésirables sévères apparaissent au fils du temps : fluctuations de l’effet du traitement et mouvements anormaux involontaires (dyskinésies).
Depuis quelques années, les chercheurs ont émis l’hypothèse que la prise intermittente de médicaments dans la journée altère le fonctionnement du cerveau en stimulant de manière trop irrégulière les neurones. Ce phénomène serait à l’origine des complications du traitement dopaminergique.
Les enjeux actuels du traitement de la maladie consistent donc à développer une technologie qui permettrait d’induire une stimulation dopaminergique continue et locale (afin d’éviter les complications liées à la stimulation d’autres régions du cerveau non impliquée dans la maladie).
Dans la majorité des cas, la maladie de Parkinson n’est pas d’origine génétique. Mais les modifications biochimiques responsables des symptômes peuvent être corrigées par une stratégie de thérapie génique de type « remplacement ou restauration de fonction » pour augmenter la synthèse de dopamine (par expression des gènes impliqués dans la biosynthèse de la dopamine) et restaurer en partie la fonction des cellules dopaminergiques.
Cette approche a été adoptée dans l’étude de phase I/II coordonnée par le Pr Stéphane Palfi (hôpital Henri- Mondor, AP-HP), dont les résultats viennent d’être publiés dans la revue The Lancet.
Chez 15 personnes souffrant d’une forme évoluée de cette maladie, un vecteur exprimant les gènes de trois enzymes indispensables à la biosynthèse de la dopamine a été administré dans le striatum, une région du cerveau impliquée dans la maladie, lors d’une opération chirurgicale lourde.
Une fois au bon endroit, les gènes peuvent s’exprimer et reprogrammer des cellules qui se mettent à fabriquer et à sécréter de la dopamine. Trois niveaux de doses ont été testés.
La production de dopamine in vivo de façon locale et continue a été restaurée chez les 15 participants. Leur suivi sur 4 ans a montré l’innocuité, la tolérance et des signes d’efficacité thérapeutique (réduction des symptômes moteurs). La plus forte dose induisait des effets thérapeutiques plus importants.
Les prochains développements auront pour objectifs d'améliorer le produit afin d’induire une libération accrue de dopamine (phase 2a). Cette phase sera suivie de l’étude de l’effet thérapeutique de ProSavin® en comparant un groupe de patients traités à un autre groupe non traité (phase 2b).
Psychomédia avec source: Inserm.
Tous droits réservés