Environ 60 % des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou d'une maladie apparentée sont affectées par l’apathie, indique la Haute autorité française de santé (HAS).
Ce syndrome, très invalidant, est souvent confondu avec la dépression en raison de plusieurs symptômes similaires comme la diminution et la perte d’intérêt ou le sentiment de manque d’énergie.
Afin de limiter un recours inadéquat aux antidépresseurs, la HAS publie une recommandation sur le diagnostic et le traitement de l'apathie chez les personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer ou d'une autre forme de démence.
L’apathie, indique la HAS, comporte des dimensions comportementales, cognitives et émotionnelles. Elle se reconnaît aux signes suivants :
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La personne apparaît démotivée, elle ne prend pas d’initiatives, ne répond plus de manière habituelle et spontanée aux sollicitations de son environnement et de son entourage.
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Elle semble se désintéresser des conversations sur des sujets qui habituellement retiennent son attention.
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Ses activités sociales s’appauvrissent sans autre raison évidente que la baisse de motivation ; elle se désengage des activités quotidiennes.
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Elle semble peu réactive à l’annonce d’événements nouveaux ou importants pour lui ou pour ses proches (perte d’empathie).
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Elle exprime peu voire pas d’émotions concernant des événements positifs ou négatifs.
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Malgré la présence de ces signes, elle ne se reconnaît pas excessivement triste ou déprimée. (Dans le cas contraire, il faut envisager la possibilité de l’évolution d’un état dépressif caractérisé associé ou non à l’apathie.)
La HAS recommande aux professionnels de santé d’établir un diagnostic différentiel avec la dépression. Cette dernière se caractérise par des signes spécifiques tels que :
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une humeur triste pathologique ;
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des ruminations dépressives comme le pessimisme, le sentiment de désespoir et de culpabilité, etc.).
Quels sont les symptômes de la dépression ?
« Dans les situations complexes, le recours à un avis et/ou à une prise en charge spécialisée par un psychiatre est à proposer.
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Si des signes d'apathie persistent au-delà de 4 semaines et contrastent avec l’état antérieur du patient, la HAS recommande au médecin d’utiliser l’inventaire neuropsychiatrique qui évalue la fréquence et la sévérité de 12 symptômes rencontrés au cours de la maladie d’Alzheimer parmi lesquels figure l’apathie.
Deux stratégies thérapeutiques sont appropriées pour traiter l’apathie, indique la HAS :
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Les interventions non médicamenteuses (thérapies de simulations cognitives, de réhabilitation psycho-socio-cognitive écologique et d’activités de groupe liées à la vie quotidienne) sont à prendre en compte dans une stratégie thérapeutique globale tant en ambulatoire qu’en institution. Elles peuvent être proposées à titre individuel ou collectif et être pratiquées par un personnel formé.
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L’approche pharmacologique doit consister à diminuer les médicaments à risque d’effets secondaires favorisant l’apathie. (…) En particulier, les antidépresseurs doivent être utilisés avec précaution, car ils sont à risque d’effets secondaires favorisant l’apathie.
» Aucun médicament n'a une efficacité démontrée sur l'apathie dans la maladie d'Alzheimer.
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Psychomédia avec sources : HAS (communiqué), HAS (synthèse de la recommandation)
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