Les compléments de vitamine E peuvent légèrement retarder le déclin fonctionnel chez les personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer de sévérité légère à modérée, selon une étude randomisée publiée dans le Journal of the American Medical Association (JAMA).
Les résultats d'essais cliniques à date ont été mitigés, rapporte le New York Times, et les recommandations des autorités de santé sont prudentes depuis qu'une étude a montré que des doses élevées de vitamine E sous forme de compléments étaient liées à un risque de décès accru.
Mary Sano de la Icahn School of Medicine du Mount Sinai et ses collègues ont mené cette étude avec 613 personnes atteintes de formes légères à modérées de la maladie: 152 ont pris des doses élevées (2000 UI par jour) de vitamine E (alpha tocéphérol) pendant un peu plus de 2 ans; 155 ont pris le médicament mémantine (noms commerciaux: Abixa, Akatinol, Axura, Ebixa, Memox, Namenda); 154, une combinaison des deux; et 152, un placebo.
La vitamine E ralentissait le déclin fonctionnel (c'est-à-dire les problèmes avec les activités quotidiennes telles que les courses, la préparation des repas, la planification, le transport…), réduisant ainsi le fardeau des aidants. Toutefois, aucun bénéfice n'était constaté à des tests de capacités cognitives et de mémoire.
La progression du déclin fonctionnel était réduite de 19% par année en moyenne, ce qui se traduisait par un ralentissement de 6,2 mois comparativement au placebo. Ceux qui prenaient la vitamine E avaient un besoin d'aide réduit de 2 heures par jour en moyenne. Les doses élevées semblaient sécuritaires, notent les chercheurs.
Aucun bénéfice n'était cependant constaté chez les participants qui prenaient la vitamine en combinaison avec la mémantine et chez ceux qui prenaient la mémantine seule. Ce qui confirme des études précédentes indiquant un manque d'efficacité des médicaments actuels contre la maladie (voyez : Traitement de l'Alzheimer: faute d'efficacité, les médicaments ne sont plus recommandés). Le manque d'efficacité de la vitamine en combinaison avec le médicament demeure inexpliqué.
Sur la base de ces résultats, les auteurs estiment que la vitamine E pourrait être recommandée comme stratégie de traitement, mais exclusivement chez les personnes atteintes des formes légères à modérées de la maladie.
Des études précédentes ont montré que la vitamine ne retardait pas la maladie chez des personnes présentant un déficit cognitif léger.
Notez qu'il est question ici des compléments de vitamine E et non pas des aliments riches en vitamine E, lesquels pourraient avoir des effets différents.
Psychomédia avec sources: JAMA, Mount Sinai Medical Center, New York Times.
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