Une grande étude internationale vient d’identifier onze nouvelles régions du génome impliquées dans le développement de la maladie d'Alzheimer. Ces travaux, publiés dans la revue Nature Genetics, permettent une meilleure compréhension des mécanismes moléculaires de la maladie.
Depuis 2009, 10 gènes de la maladie ont été découverts. Mais une grande part de la prédisposition individuelle reste inconnue. En février 2011, les quatre plus grands consortiums de recherche internationaux sur la génétique de la maladie d’Alzheimer ont décidé d’unir leurs forces pour accélérer la découverte de nouveaux gènes.
L’ensemble des données déjà disponibles concernant plus de 17000 cas de la maladie comparés à quelque 37000 témoins a été réanalysé selon des critères communs. Les résultats ont ensuite été vérifiés dans des échantillons indépendants totalisant 8572 personnes atteintes de la maladie et 11312 témoins. La découverte de 11 nouveaux gènes a été confirmée ainsi que les gènes déjà connus. Treize autres gènes ont été repérés et font l'objet d'études de validation.
La découverte de ces nouveaux gènes ouvre de nouvelles pistes dans la compréhension de la maladie:
- Une des associations les plus significatives a été retrouvée dans une région du complexe majeur d’histocompatibilité, ce qui confirme l’implication du système immunitaire dans la maladie. Cette même région est également associée à deux autres maladies neurodégénératives : la sclérose en plaque et la maladie de Parkinson.
- Un autre lien a été fait avec un locus qui code une protéine impliquée dans le développement de l’iris et dans la variation de la couleur des cheveux et de la peau et qui est associée au risque d’hypertension artérielle.
- Certains de ces gènes confirment les hypothèses concernant le rôle de la voie amyloïde et de la protéine Tau.
- L'hypothèse du rôle de la réponse immune et de l’inflammation est renforcée, ainsi que celle de la migration cellulaire, du transport lipidique et de l’endocytose.
- De nouvelles hypothèses sont également apparues liées à la fonction synaptique hippocampique, au cytosquelette et au transport axonal, ainsi qu’aux fonctions cellulaires myéloides et microgliales.
Ces résultats, souligne l'Alzheimer Society britannique, surviennent à l'approche du sommet du G8 sur la démence ("G8 dementia summit") qui réunira les ministres de la Santé du G8 à Londres les 10 et 11 décembre 2013.
(1) Consortium I-GAP (International genomics of Alzheimer project).
Illustration : Source : Nature
Psychomédia avec sources: Inserm, Boston University Medical Center, Alzheimer Society.
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