Les personnes qui prennent des médicaments anti-Alzheimer de la classe des inhibiteurs de la cholinestérase (Aricept, Reminyl et Exelon), qui sont les médicaments les plus souvent prescrits pour le traitement des symptômes de la maladie, se font souvent aussi prescrire un ou plusieurs autres médicaments exerçant une action contraire, selon une étude publiée dans le Journal of the American Geriatrics Society.
Denise Boudreau et ses collègues du Group Health Research Institute (Seattle) ont mené cette étude avec 5,625 personnes ayant reçu une prescription de ces médicaments anti-Alzheimer entre 2000 et 2007.
37% des personnes qui prenaient ces médicaments prenaient aussi un médicament anticholinergique exerçant une action contraire et 11% en prenaient 2 ou plus.
Alors que les médicaments anti-Alzheimer favorisent l'action du neurotransmetteur l'acétylcholine, les médicaments anticholinergiques bloquent l'action de ce dernier. Les médicaments qui ont une action anticholinergique incluent plusieurs classes qui traitent plusieurs conditions de santé, notamment les troubles gastro-intestinaux, les allergies, l'incontinence urinaire, la dépression et la maladie de Parkinson (voir lien plus bas).
L'utilisation concomitante de ces deux types de médicaments n'est, à tout le moins, pas une pratique clinique optimale, commentent les chercheurs.
Et cela d'autant moins que, comme vient de le reconnaître la Commission de la Transparence de la Haute autorité de santé française (HAS), les médicaments anti-Alzheimer n'ont qu'une efficacité très modeste tout en exposant à des effets secondaires indésirables. La HAS recommande maintenant de limiter la prescription de ces médicaments à un an avec une réévaluation après six mois. Un déremboursement de 65% à 15% est en conséquence attendu pour les personnes dont les soins ne sont pas pris en charge à 100 % dans le cadre du régime d’affection longue durée.