La Haute Autorité française de santé (HAS), qui élabore les recommandations référentielles de bonnes pratiques médicales, a annoncé qu'elle retirait celles sur la maladie d'Alzheimer. Début mai, la HAS avait dû retirer ses recommandations concernant le diabète de type 2 suite à une décision du Conseil d'État, en raison d'une mauvaise gestion des conflits d'intérêts des experts qui les avaient élaborées.
La recommandation concernant la maladie d'Alzheimer étant mise en cause dans une procédure similaire au Conseil d'État, initiée par le Formindep (Association pour une formation et une information médicales indépendantes), la HAS a décidé de la retirer d'elle-même.
Quatre médicaments sont autorisés en France pour le traitement de la maladie d'Alzheimer. Trois sont de la famille des anticholinestérasiques: le donépézil (Aricept), la galantamine (Reminyl) et la rivastigmine (Exelon). Le quatrième est la mémantine (Ebixa). Selon les études, 30 % à 60 % des malades en prennent, rapporte Le Figaro.
- En février dernier, deux syndicats de médecins généralistes, MG France et Union généraliste, dénonçaient le remboursement par la Sécurité sociale de ces médicaments inefficaces, voire dangereux. « Tous les essais cliniques ont démontré que les médicaments anti-Alzheimer n'amélioraient pas de façon significative l'état de santé des patients », résumait Claude Leicher, président de MG France.
- "Le donépézil a un effet modeste et transitoire (quelques mois) chez environ 10 % des patients", indiquait la revue Prescrire en 2008. "L'efficacité des 3 autres médicaments n'est pas meilleure. À long terme, un essai comparatif randomisé d'une durée de 3 ans a montré que le donépézil ne retardait ni l'entrée en institution ni la perte d'autonomie chez les malades atteints d'une forme légère à modérée de la maladie d'Alzheimer", résumait la revue." Lire l'article de Prescrire (qui expose notamment les effets secondaires indésirables de ces médicaments).
La Commission de la transparence qualifie de «modeste» leur rapport efficacité/effets indésirables, mais maintient leur remboursement, «compte tenu de la gravité de la maladie d'Alzheimer et du possible rôle structurant du médicament dans la prise en charge globale de la maladie» (!). Une ré-évaluation de la pertinence du remboursement de ces médicaments est prévue pour juillet.
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