L'orlistat, commercialisé sous les noms de Xenical (120 mg, avec ordonnance médicale) et Alli (60 mg, en vente libre), est lié à des cas d'insuffisance rénale aiguë, rapporte une étude. L'orlistat est aujourd'hui le seul médicament autorisé pour la perte de poids. En inhibant des enzymes intestinales, les lipases, il diminue l'absorption des graisses.
Une étude canadienne, publiée dans la revue Archives of Internal Medicine, montre que le médicament est lié à un risque accru d'insuffisance rénale aiguë. Matthew Weir de l’Université de Western Ontario et ses collègues ont analysé les données concernant 953 personnes prenant l’orlistat 120 mg. Ce dernier était lié à une augmentation de 2% des lésions rénales dans l’année qui suivait son utilisation: 5 personnes ont présenté une lésion rénale aiguë dans les 12 mois suivant le début du traitement et 18 dans les 12 mois suivant la fin de la prescription. Ces insuffisances seraient dues à l'excès de cristaux d'oxalate.
En mai 2010, l'agence américaine du médicament, la Food and Drug Administration (FDA), exigeait déjà qu'une mise en garde figure sur le produit. La FDA a par ailleurs reçu 47 rapports de pancréatite aiguë et 73 de calculs rénaux attribués à l'orlistat. Une importante association de consommateurs, Public Citizen, vient de faire parvenir une pétition à l'agence réclamant le retrait du marché du médicament en raison d'une efficacité très modeste ne justifiant pas les risques.
De son côté, GlaxoSmithKline a annoncé ce mois-ci souhaiter se départir du médicament (dont les ventes ont été décevantes tant aux États-Unis qu'en Europe).
En France, Alli fait partie des médicaments mis sous surveillance renforcée par l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps), en raison du risque de mésusage, de troubles pancréatiques et d'un «signal récent d'atteintes hépatiques ».
Tous les médicaments pour maigrir autorisés en Europe ont été retirés du marché en raison d'effets secondaires indésirables graves : anorexigènes amphétaminiques en 1997 (dont l'Isoméride de Serviers, Pondéral,...), Acomplia (rimonabant) en 2008 et Sibutral (sibutramine) en 2010. Sans compter le coupe-faim Mediator, indiqué comme antidiabétique mais plutôt efficace comme anorexigène, retiré en 2009.
Qu'en est-il des nouveaux médicaments qui pourraient apparaître sur le marché? Il semble que cela ne se produira pas à très court terme. Aux États-Unis, trois laboratoires ont essuyé des refus au cours de la dernière année pour la commercialisation des médicaments Qnexa (association de phentermine qui est un anorexigène amphétaminique et d'un anti-épileptique!), Lorcaserin et Contrave (association de bupropion qui est un antidépresseur anorexigène amphétaminique et naltrexone qui est un anti-addiction). Des refus qui ont été largement salués.
Le marché regorge toutefois de produits, souvent dits naturels, et de compléments commercialisés avec des allégations d'efficacité pour la perte de poids. Mais ces produits ne sont pas contrôlés que ce soit pour la véridicité des allégations que pour leur composition. Malgré le manque de contrôle, des mises en garde sont régulièrement émises par les autorités de santé, après des cas d'effets secondaires graves par exemple, concernant la composition de certains d'entre eux (contenant des ingrédients dangereux non déclarés).
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