Un «pacemaker gastrique» qui réduit la sensation de faim et permet ainsi de perdre du poids a reçu une autorisation de commercialisation en Europe en janvier.
L'appareil, nommé Abiliti, de la société américaine Intrapace est composé d'un stimulateur et d'un détecteur, sur le modèle d'un pacemaker cardiaque. Deux électrodes sont implantées par chirurgie sur la paroi de l'estomac. Le stimulateur envoit des impulsions électriques quand la personne mange ou boit. L'appétit étant en partie contrôlée par des signaux qui vont des nerfs situés autour de l'estomac jusqu'au cerveau, le stimulateur permet de «duper» les deux organes et de donner une sensation de satiété. Ce qui amène à cesser d'avoir faim plus tôt et à manger moins.
L'appareil collecte aussi des données sur le comportement alimentaire de la personne et l'exercice qu'elle fait. Ces informations sont téléchargeables par wifi.
À date, 65 personnes ont porté cet appareil dans le cadre de deux études. La moitié d'entre elles l'ont depuis au moins un an. La plupart ont perdu environ 20% de leur poids initial sans en reprendre. L'effet secondaire le plus important a été une infection en rapport avec la chirurgie. La pile de l'appareil peut fonctionner environ 5 ans. Il appartient aux bénéficiaires de décider de la durée d'utilisation.
Les chirurgies gastriques actuelles, réputées efficaces, sont préconisées dans le cas d'obésités très sévères (indice de masse corporelle (IMC) dépassant 40). Le «pacemaker», qui représente une intervention moins invasive et comportant moins d'effets secondaires indésirables, pourrait présenter un intérêt pour les personnes ayant une obésité moins sévère (IMC entre 30 et 40). (Voyez quel est votre indice de masse corporelle.)
Le pacemaker d'Intrapace sera distribué dans un premier temps dans des établissements spécialisés dans l'amaigrissement en Grande-Bretagne, Allemagne, Italie et Espagne où l'intervention devrait coûter entre 14.000 et 16.000 euros. La société espère pouvoir commercialiser son stimulateur aux États-Unis d'ici 2014.
L'appareil ayant été certifié CE (c'est-à-dire remplissant les exigences de l'Union européenne en matière de marketing commercial en Europe), l'Afssaps n'a pas à donner d'autorisation supplémentaire pour son autorisation en France.
Psychomédia avec sources:
Le Figaro, Le Nouvel Observateur, Caducee
Tous droits réservés