S'il vous arrive d'être affecté(e) par une absence de réponse à une demande d'être ajouté(e) comme ami(e) sur Facebook, par un "defriending" ou "unfriending" (être supprimé(e) d'une liste d'amis) ou parce que quelqu'un cesse de vous suivre sur Twitter, vous n'êtes pas seul(e), rapporte un article de CNN (1).
Plusieurs ressentent un pincement et une surprise face au rejet dans les réseaux sociaux.
"C'est ainsi que ça évolue et que nous interprétons notre valeur. Les gens se soucient de combien d'amis en ligne ils ont."
Ou de combien de gens les suivent sur Twitter. Une nouvelle application rendue disponible cette année, Qwitter, permet d'ailleurs aux membres de ce réseau de déterminer qui a cessé de les suivre et quel tweet (message) peut les avoir éloignés.
Le rejet dans les réseaux sociaux peut blesser davantage qu'une rebuffade en personne parce que les gens sont habituellement plus polis en face-à-face qu'il ne le sont en ligne. "Je crois que c'est souvent nettement pire en ligne lorsque les gens profitent d'un anonymat relatif pour être plus cruels qu'ils ne le seraient autrement", dit Jean Twenge, psychologue à l'Université de San Diego qui a étudié comment les réseaux sociaux affectent le développement de la personnalité.
Les réactions physiologiques au rejet sont les mêmes que les relations soient en ligne ou en face à face, a constaté Baldwin Way, chercheur à l'Université de Californie à Los Angeles qui étudie les réactions cérébrales au rejet social.
La douleur, explique-t-il, inclut deux composantes. En cas de douleur physique, une partie du cerveau identifie et localise la douleur. Une autre partie réagit de façon émotive. Cette dernière partie semble aussi être activée dans le cas d'une douleur émotive, par exemple quand une personne est exclue ou rejetée.
À la surprise du chercheur, la réaction neurologique au rejet se produit même quand le rejet se produit en ligne, en l'absence du langage corporel, des intonations de la voix et d'autres aspects des relations en face à face qui peuvent influencer la façon dont le rejet est perçu et ressenti.
"Si vous m'aviez demandé, il y a quelques années, si le rejet en ligne a le même effet qu'en personne, j'aurais dit non", dit-il. "Je croyais que faire quelque chose en personne avait un effet plus important qu'en ligne, mais des données intéressantes indiquent que les représentations mentales sont aussi puissantes que la réalité physique".
Ces données incluent les études de Williams, dans lesquelles des participants jouaient à un jeu de balle virtuel avec deux autres icônes. Dans un groupe les participants jouaient durant toute la durée du jeu. Dans un autre, ils étaient ignorés pendant la plus grande partie du jeu. Le deuxième groupe rapportait des sentiments de colère et des niveaux plus faibles d'estime de soi. Plus que cela, si les participants croyaient jouer avec des humains ou pas ne semblait pas affecter les sentiments de rejets. "Même quand les gens sont rejetés par l'ordinateur, ils réagissent", dit Twenge.
(1) Defriending can bruise your 'digital ego', By Breeanna Hare, CNN.com
Psychomédia avec source: CNN
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