Ce médicament appartient à la classe des rétinoïdes, c'est -à-dire des dérivés de la vitamine A.
Environ 100.000 personnes sont traitées chaque année en France.
Les notices de ces médicaments destinées aux patients ont régulièrement été modifiées au cours des années pour ajouter le risque de dépression, de tentatives de suicide et de suicide dans la liste des effets indésirables, indiquait l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) dans un communiqué en 2007.
Ce médicament, rappelait l’Agence en mai 2009, peut entraîner des malformations graves du foetus et des effets secondaires psychiatriques.
L'éventualité de la survenue de troubles dépressifs et de comportements suicidaires nécessite une vigilance, afin de détecter et de prendre en charge de manière précoce et adaptée toute modification de l’état habituel de la personne, indiquait l'agence dans son communiqué. Tous les patients doivent être informés de ce risque et une attention particulière doit être portée aux antécédents personnels et familiaux de troubles psychiatriques. Pendant et après l’arrêt du traitement, les patients doivent informer leur médecin de tout changement d’humeur et de comportement.
"Depuis la commercialisation de l’isotrétinoïne en France, une centaine d’observations de troubles psychiatriques a été rapportée au réseau national de pharmacovigilance, notamment chez des adolescents et des jeunes adultes, sans qu’un lien de causalité puisse être établi", précisait l'agence.
Une analyse des études portant sur les effets psychiatriques de l'isotrétinoïne, publiée en janvier 2009 dans les Annals of General Psychiatry (1), concluait que les données suggéraient fortement un lien entre le médicament et des symptômes psychiatriques.
Cette association, indiquait l'analyse, est supportée par un grand nombre de rapports. L'isotrétinoïne est le seul médicament non-psychotrope, mentionnaient les auteurs, se trouvant dans le top 10 de la liste de la Food and Drug Administration (FDA) des médicaments associés à la dépression.
Mais l'absence d'études comparant le médicament à un placebo, certaines lacunes dans la méthodologie des études réalisées et certains résultats contradictoires dans les études utilisant des modèles animaux sont les raisons majeures de l'absence d'un lien causal établi entre l'isotrétinoïne et des symptômes psychiatriques, rapportaient les auteurs. Toutefois, étant données toutes les données, l'association semble justifiée, concluaient-t-ils.
La multiformité des effets psychiatriques indésirables (dépression, suicide, psychose) est probablement associée à la multiplicité des effets du médicament sur une variété de systèmes de neurotransmetteurs et aux types variés de vulnérabilité des personnes exposées, avançaient-ils.
(1) Isotretinoin and psychopathology: a review par Vassilis P Kontaxakis, Demetris Skourides, Panayotis Ferentinos, Beata J Havaki-Kontaxaki, et George N Papadimitriou.
Psychomédia avec sources: Afssaps, PubMed Central (National Center for Biotechnology Information).
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