Une récente étude à grande échelle et à long terme auprès des adolescents finlandais menés par des chercheurs de l'Université de Californie, amène des experts à se questionner sur la validité des façons actuelles de poser le diagnostic de trouble déficit de l'attention et hyperactivité (TDAH) et sur les traitements par médicaments.
L'étude montre que seulement la moitié
Elle montre aussi que dans les populations où la médication est rarement prescrite pour traiter le TDAH (c'est le cas en Finlande), la prévalence des symptômes était à peu près équivalente à celle des populations dans lesquelles les médicaments sont largement utilisés.
Ces résultats apparaissent dans plusieurs articles d'une section spéciale du Journal of the American Academy of Child and Adolescent Psychiatry de décembre.
"Nous savons que la médication est très efficace à court terme", dit Susan Smalley, professeure en psychiatrie qui a dirigé la recherche. "Mais cette étude soulève de sérieuses questions sur son efficacité à long terme. Nous avons ici deux cultures différentes et deux différentes approches du traitement, et à l'adolescence, il y a peu de différences dans la présentation du trouble et les problèmes associés".
Les résultats de la recherche montrent notamment que:
- Les symptômes du trouble changent avec l'âge, ce qui confirme des études précédentes (voir liens plus bas): l'hyperactivité et l'impulsivité diminuent avec l'âge alors que l'inattention devient dominante. Environ 2/3 des enfants avec le TDAH dans l'enfance continuent de présenter des déficits de l'attention à l'adolescence.
- Le trouble est associé à des niveaux plus élevés d'autres problèmes psychiatriques dont les plus fréquents à l'adolescence sont la dépression, l'anxiété, les comportements oppositionnels et les troubles des conduites. De façon surprenante, la prévalence du stress post-traumatique est aussi plus élevée. La prévalence de ces troubles associés était comparable à celles trouvées dans d'autres populations à travers le monde.
- Deux gènes, le lDBH et e DRD2, impliqués dans le contrôle de la dopamine, un neurotransmetteur jouant un rôle dans l'attention, la motivation et les émotions, étaient associés au trouble.
En ce qui concerne la fiabilité du diagnostic, l'auteure considère que le problème vient du fait que le trouble, comme les symptômes, se situent sur des continuums de sévérité. Elle propose de tenir compte des pressions environnementales qui conduisent aux déficits afin d'améliorer la validité du diagnostic plutôt que d'élargir davantage les classifications diagnostiques.
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