L'autorité britannique de surveillance des aliments informe les parents d'un lien clair entre certains additifs alimentaires et l'hyperactivité chez les enfants.
Selon une étude de l'Université de Southampton (Grande-Bretagne), financée par la Food Standards Agency (FSA) et publiée dans la revue médicale The Lancet, la consommation de certains colorants alimentaires artificiels (E110, E112, E124…) et l'agent de conservation acide benzoïque (E211) qui sont ajoutés aux boissons, bonbons et aliments préparés peut causer des comportements hyperactifs chez les enfants.
Aucun des enfants participant à la recherche ne souffrait d'un trouble de déficit de l'attention avec hyperactivité. Après avoir consommé un mélange contenant une quantité d'additifs équivalente à celle que les enfants peuvent prendre en moyenne quotidiennement pendant une semaine, plusieurs devenaient turbulents, manquaient de concentration et étaient plus impulsifs.
Une étude parue en 2000 (l'étude Isle of Wight) montrait déjà que des changements significatifs pouvaient être apportés dans le comportement des enfants en éliminant les colorants et les additifs de leur alimentation et que tous les enfants bénéficieraient de ces changements. La recherche montrait un lien entre ces produits et des problèmes tels qu'une moins bonne concentration, de l'hyperactivité ainsi que des réactions allergiques.
En mai dernier, les chercheurs avaient, avant la publication de leur recherche, fait connaître leurs résultats. La FSA avait alors décidé de ne pas faire de recommandation formelle tant que les résultats ne seraient pas publiés quelques mois plus tard. On lui a reproché d'avoir manqué une occasion de protéger plus rapidement les consommateurs.
L'avertissement lancé aux parents par la FSA est jugé insuffisant par divers groupes. Ainsi, Richard Watts, du groupe de pression Sustain, considère que la FSA devrait rapidement donner un délai aux compagnies alimentaires pour retirer ces additifs de leurs produits et qu'il serait urgent d'interdire les publicités télévisuelles de ces produits qui visent les enfants. Il s'inquiète également des boissons disponibles dans les écoles.
Du côté de la FSA, on s'en remet à la Commission européenne pour prendre position. Cette dernière a demandé à l'Autorité européenne de sécurité alimentaire d'évaluer la recherche britannique afin de décider si des mesures doivent être prises.
Alors que ces additifs sont couramment utilisés en Grande-Bretagne et approuvés par l'Union européenne, certaines couleurs sont bannies dans les pays scandinaves et aux États-Unis.
L'auteur de la recherche rappelle que les comportements hyperactifs peuvent aussi être causés par des facteurs génétiques, environnementaux et émotionnels.
Psychomédia avec sources : Times Online, BBC News.
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