Bonjour à tous,
Je m’adresse à vous ce soir parce que je n’ai personne à qui parler tant la honte me submerge. J’ai pourtant fait l’effort d’appeler une psychologue que j’avais rencontrée quelques semaines auparavant mais elle n’a pas répondu… L’ironie du sort j’imagine…
J’ai 21 ans aujourd’hui et me suis accoutumée au vide qui m’habite depuis apparemment toujours (mes souvenirs les plus lointains de ce mal être remontant à mes 12 ans, âge auquel j’avais décidé d’en finir). Pour remplir ce vide, j’ai recours depuis maintenant près de 5 ans à un comportement de plus en plus auto destructeur.
J’ai l’impression que maltraiter mon corps me permet enfin de ressentir quelque chose, aussi nuisible soit cette chose. Du coup, je prends des drogues dures depuis 4 ans véritablement, je suis boulimique depuis 2 et j’ai un problème d’alcoolisme (coma éthylique à 16ans). Je suis également passée par une phase de sexualité débridée qui s’est très mal terminée et m’handicape d’autant plus aujourd’hui dans mes relations amoureuses (si tant est que l’on puisse parler de relation…) .
Evidemment je sauve les apparences ; mes parents ne se doutent pas le moins du monde de mon mal être (je vis seule à Paris) et mes amis me considèrent comme la ‘turbulente’ du groupe, sans s’inquièter plus que ça.
J’aimerais tant pouvoir en parler mais la honte m’accable, honte de ne pouvoir légitimer ma douleur (parents aimants, bonne situation financière, réussite sociale).
Pourtant, j’ai toujours su que j’étais différente (depuis mes 12ans donc, âge auquel la mort me hantait déjà). Je me suis toujours sentie exclue, incomprise à tel point que j’ai même pensé que j’étais autiste.
Aujourd’hui, les idées suicidaires sont plus que jamais présnetes, défoncée ou sobre.
Récemment, lors d’une soirée où j’avais consommé beaucoup de drogue (mais pas plus que d’habitude), j’ai complètement perdu le contrôle, je n’étais plus maître de mes pensées, j’ai voulu me defenestrer mais une fois encore l’ironie a fait que j’habite au premier.
J’ai de plus en plus de mal à aller en cours par peur de devoir marcher dans le rue, prendre le métro et affronter le regard des autres que je juge toujours malveillant à tel point qu’il m’arrive de m’énerver (pour rien ?!) contre un inconnu dans la rue.
J’ai souvent l’impression, quand je suis en public, de n’être qu’un pantin qui exècute les actions qu’il est censé excécuter, machinalement.
Je me dis d’ailleurs souvent que je survis à défaut de vivre.
Cela fait près d’une semaine que je n’ai pris aucune drogue, pas bu d’alcool et limité mes crises de boulimie à une par jour, et pourtant, ça ne va pas mieux. C’est même pire.
Je préfère souffrir qu’être inhabitée.
Je me suis renseignée sur les différentes maladies mentales et j’ai constaté que je me rapprochais (de très près) du trouble de la personnalité limite/ borderline, mais je n ‘ose pas en parler parce que j’ai peur que mon entourage y voie là un moyen de me dédommager de mon comportement excessif (ce qui est presque légitime parce qu’ils ne sont au courant de rien).
J’aimerais connaître votre avis, spécialistes ou non, malades ou pas.
En vous remerciant d’avoir pris la peine de lire ce témoignage pathétique.
T.