QUE FAIRE FACE A L'HARCELEMENT AU TRAVAIL ?

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QUE FAIRE FACE A L'HARCELEMENT AU TRAVAIL ?

#0 Posté le par Gina_L

Bonjour.
Je vous raconte mon témoignage et celui de 3 amies belges qui ont vécu l’harcèlement moral, et l’harcèlement sexuel sur le lieu du travail (on ne travaille pas dans la même société).

Qui était l’harceleur : le patron, un homme marié.

Ses victimes : La plupart des employées (femmes mariées ou pas mariées), mais aussi des employés.

Méthodes utilisées : Tentatives d’approches et de contacts, d’intimidations, d’humiliations, de contrôles, de menaces de licenciement, de « copinage », démonstrations de sa domination, …

Les méthodes d’approches de l’harceleur sont multiples. Cela peut démarrer d’une discussion ordinaire entre le patron et son employée, durant laquelle il a des attitudes évocatrices et malsaines, et il désire se mettre en valeur et tente une approche physique de plus en plus rapprochée. Attitudes que l’employée doit pouvoir repérer au plus tôt, afin d’anticiper et de réagir (…)

Par exemple, l’employée est assise sur un fauteuil bas et le patron est assis juste en face (jambes écartées) sur un tabouret haut, ou bien il se tient debout, buste en avant, afin d’accentuer sa « grandeur » (ou plutôt de présenter la vue de son sexe face aux yeux de sa victime). Ou alors, quand il vous parle, il va rapprocher son corps de plus en plus de vous. Un patron (ou un chef) n’a pas besoin de s’approcher de votre oreille pour vous parler et de vous murmurer tout bas quelque chose qui n’est en rien un secret ; d’ailleurs, le supérieur hiérarchique doit-il confier des « secrets » à ses employé(e)s ? Attention, on n’a pas besoin d’être à quelques centimètres pour entendre quelque chose dans un environnement de bruit ordinaire (un calme ambiant). Dans ce cas, s’il s’avance de trop pour se frotter à vous, tendre les bras en avant pour protéger votre espace. Vous n’êtes ni sa confidente, ni sa thérapeute, ni sa copine.

Les menaces de licenciement sont une arme pour les patrons. Arme qu’ils peuvent utiliser indirectement (il vous parle d’une femme qui a été licenciée, afin de vous faire peur et de vous faire plier à …) ou il peut agir directement envers vous : « Si tu fais encore cela, (ou si tu ne fais pas ça), je vais devoir me séparer de tes services ».

Le patron téléphone parfois sans raison, sur le gsm des employées qui ont fini leur journée, sans raison valable (y en a-t-il ?), et commence à poser des questions personnelles, alors que le coup de téléphone n’est ABSOLUMENT PAS une urgence. (« Que fais-tu, où es-tu, je tiens à te féliciter pour, je suis très heureux des efforts que tu fournis, » bref, on est dans le baratin, la discussion de copain en dehors du cadre professionnel). Or, le patron n’est pas un copain. Ou bien le patron ressent un besoin ‘urgent’ (après les heures) de téléphoner pour divulguer une information qui n’a rien d’une urgence, information qui pouvait être transmise le lendemain par une voie traditionnelle (au panneau d’affichage par exemple)

Ou bien, les tentatives d’approche se font sous forme de blagues, qui sont d’abord anodines, puis elles dérapent de plus en plus vers les blagues de c… ; blagues de sexe. Dans ce cas, ne pas répondre par une autre blague, c’est ne pas surenchérir. Ces harcèlements et blagues provocatrices se passaient devant les autres employées. Ne pas avoir peur de lui dire directement : « Ce genre d’histoire ne m’intéresse pas », afin de placer vos limites et de vous faire respecter. Et de ne pas rentrer dans un système de coutumes non désirées qu’il sera plus difficile d’arrêter par la suite, une fois la machine rodée au système.

Lors de dialogues : La main s’approche de façon calme et « innocente » vers son employée, et se dépose juste sur son épaule. On est dans le contact physique. Une limite a été dépassée. Cette main déposée sans bouger, peut prendre progressivement au fur et à mesure des jours, un petit mouvement giratoire ; on est dans la caresse. Ne pas permettre la première fois. Pourquoi devrait-il s’en empêcher : vous n’avez pas réagi (négativement) la première fois. Par votre non-réaction, le signal lui est lancé : il peut alors continuer.

Que faire face à l’harcèlement ?
Anticiper ; le repérer rapidement et éviter qu’il ne se (re)produise. Occupez-vous de votre travail. Ne pas donner son numéro de téléphone portable (le gsm) au patron ou si possible, utiliser 2 cartes téléphoniques (voire 2 téléphones différents) : un pour vos proches, pour ceux que vous aimez, et l’autre pour les em … (pour ceux que vous aimez moins ; le patron et les chefs).
Si malgré tout, le patron vous téléphone et que vous pouvez voir son numéro sur votre écran, ne pas lui répondre, la messagerie est là pour ça, (vous avez droit d’être téléphoniquement « indisponible ») et en plus, en cas de problème, s’il faut aller en justice, ça laisse une trace. On n’est pas obligé de répondre aux coups de téléphone du patron, une fois qu’on est à l’extérieur de l’entreprise ! Sauf les personnes de secours qui sont de service, ou celles qui travaillent en « dépannage ».

Face à ces coups de fils, alors que vous avez fini votre journée, dire au patron que :
« Une fois passé les grilles, on veut notre tranquillité et le respect de notre vie privée. On a une famille, et on veut la préserver et en plus, on n’a pas le temps de s’occuper d’autre chose ». S’il a une demande à faire, que cela se fasse correctement et convenablement PENDANT les heures de travail. De même, face aux touchers corporels, que ce soit sur l’épaule ou ailleurs, et en général face à tout comportement qui dépasse vos valeurs :
Lui dire les choses que vous voulez (continuer à faire le travail pour lequel vous êtes payée) et ce que vous ne voulez pas ; METTRE RAPIDEMENT DES LIMITES CLAIRES, FERMES (ne pas refuser un jour sur deux, ou éviter de rire avec lui, ne pas lui laisser espérer qu’il peut continuer, que ça ne vous dérange pas, et qu’il puisse aller plus loin, s’il insiste), tout en restant polie si possible.
Car l’Homme-Rapace sait rapidement s’il peut continuer ou pas. Sim avait dit : « Femme qui rit, femme au lit ». On n’est pas payée pour rire au boulot. D’autant que le rire peut déraper aussi vers une petite tape sur le dos, ou sur les fesses, … Et ne dit-on pas que : « une femme qui ne refuse pas, accepte »… et vous voilà dans sa spirale. S’il vous a touchée volontairement, essayer de lui attraper le poignet et de lui dire, de façon ferme et sérieuse, droit dans les yeux : « Pas question ». De votre côté, face à des hommes au travail, il n’est pas indispensable pour que vous veniez travailler avec des mini-jupettes ou un décolleté plongeant. Ni de rire comme une chèvre afin que toute la boîte vous entende. A moins que cela ne vous fasse plaisir d’exhiber votre marchandise, vous aimez la provocation et vous cherchez l’aventure. Chacun fait ce qu’elle veut de ses fesses.

En cas de litiges, réunir des preuves : gardes les e mail, traces de coups de téléphone, les messages, les témoignages des autres employées. La justice peut sanctionner ce type d’abus.

Autres trucs : ne pas dévoiler au patron : ni sa vie privée, ni son grand besoin d’argent (qui peut être pour lui une manière de vous tenir), si son numéro de téléphone et encore moins votre numéro de gsm (qui est privé). Dans une telle ambiance, si les intimidations et attitudes malsaines se poursuivent et qu’il n’entend pas vos limites (à condition qu’elles soient claires et régulières) commencer à chercher un autre travail (en espérant de ne pas retomber sur un pervers), afin de ne pas tomber malade, et porter plainte.

Voilà, si des lecteurs ou lectrices ont d’autres trucs ou des témoignages à formuler sur ce sujet ... .

Bonne journée,
Gina.