Les problèmes de fertilité sont de plus en plus fréquents. Après un an, 18 à 24 % des couples n'ont toujours pas réussi à concevoir, selon une analyse de chercheurs de l'Institut national français de la santé et de la recherche médicale (Inserm) à partir de deux études menées en France.
Rémy Slama et ses collègues ont analysé l’Enquête nationale périnatale de 2003 et l’Observatoire épidémiologique de la fertilité en France 2007-2008.
La première incluait 14 187 femmes ayant accouché dans l’ensemble des maternités publiques ou privées: alors que 26 % étaient tombées enceintes dès le premier mois sans contraception, 32% des grossesses étaient survenues plus de 6 mois après, dont 18% au bout de 12 mois et 8% au bout de 24 mois.
La deuxième étude a recruté de façon aléatoire 867 femmes de 18 à 44 ans n’utilisant pas de contraception et ayant des rapports sexuels réguliers: 6 mois après l’arrêt de la contraception, 46% d’entre elles n’avaient pas obtenu de grossesse. Ces proportions étaient de 24 % et 11 % après 12 et 24 mois.
Il n'y a pas d'étude similaires qui permette de comparer ces données avec celles d'années précédentes pour déterminer la progression de l'infertilité en France, indiquent les chercheurs.
Mais une étude publiée en 2007 indiquait que le nombre de femmes déclarant une incapacité à concevoir était de 3,6 % en 1978, 6,3 % en 1988 et 11,9 % en 1994.
Des études montrent aussi que la concentration et la qualité du sperme se dégradent de plus en plus. La concentration spermatique des hommes ayant recours à la procréation médicalement assistée a chuté entre 1989 et 1994 puis entre 2001 et 2005 en France et la qualité du sperme chez les candidats au don de sperme se dégrade aussi.
Plusieurs facteurs sont susceptibles d’influencer la fertilité, mentionnent les chercheurs: "l’exposition in utero à des facteurs reprotoxiques, des facteurs environnementaux (métaux lourds, perturbateurs endocriniens, pollution atmosphérique) ou encore comportementaux (surpoids - qui peut aussi en partie être causé par les polluants chimiques - tabagisme durant la vie intra-utérine ou à l’âge adulte) ou encore les facteurs infectieux
".
Psychomédia avec source: Inserm. Tous droits réservés.