Lia Lévesques, La Presse canadienne
"L'argent ne fait pas le bonheur. C'est la famille qui le fait. Un sondage Léger marketing, remis à la Presse Canadienne, révèle en effet une conception assez surprenante du bonheur chez les Canadiens. Par exemple, pas moins de 96 pour cent des Canadiens se croient heureux - réponses «très» heureux et «plutôt» heureux additionnées.
Plus précisément, ce sont 54 pour cent des Canadiens qui se disent très heureux et 42 pour cent qui se déclarent plutôt heureux.
Et ce n'est pas l'argent qui fait ce bonheur, puisque les réponses varient peu selon le revenu du ménage. Ce sont ainsi entre 94 et 97 pour cent des Canadiens qui se déclarent heureux, peu importe la tranche de revenu, moins de 20 000 $ ou plus de 80 000 $.
Ce n'est pas non plus l'âge qui y change quelque chose, puisque les proportions d'heureux varient de 92 à 98 pour cent.
Ce n'est pas non plus la profession, ni le niveau de scolarité, ni la province de résidence. Les Canadiens se disent simplement heureux et les trois quarts se trouvent même plus heureux qu'il y a cinq ans.
Alors qu'est-ce qui les rend si heureux? La famille et les enfants, le rêve d'une famille unie.
En autorisant jusqu'à trois réponses, c'est la mention d'«une famille unie» qui est ressortie le plus souvent comme source de bonheur, avec 61 pour cent, et dans la même veine, «les enfants» avec 37 pour cent, au troisième rang.
Même l'amour est loin derrière, ne récoltant que 27 pour cent des réponses, les amis 24 pour cent, une vie professionnelle épanouie 16 pour cent et l'argent 15 pour cent.
Même le fait d'avoir une bonne santé n'est cité que par 43 pour cent des Canadiens comme étant un facteur qui les rend personnellement heureux aujourd'hui, tout de même au deuxième rang derrière la famille unie.
En entrevue, Mme Sylvie Lévesque, directrice générale de la Fédération des associations de familles monoparentales et recomposées du Québec, s'est dite surprise de voir que 96 pour cent des Canadiens se disent heureux. «Je suis assez estomaquée de ce résultat-là, parce qu'il y a bien des gens qui vivent dans la pauvreté, qui n'ont pas de job, des familles qui sont endettées», a-t-elle commenté, avant d'ajouter, mi-sérieuse, «peut-être que c'est le printemps».
Pour ce qui est de l'importance accordée à la famille par les Canadiens, Mme Lévesque ne s'en étonne pas. «Ca demeure le pilier de base, peu importe la couche sociale.»
Elle qui travaille justement auprès de familles monoparentales et recomposées note que souvent, même si des gens divorcent, «ils ressaient de (former de) nouvelles familles» et continuent de croire en la famille. «Les gens essaient d'avoir de meilleurs rapports avec leurs enfants, leurs nouveaux conjoints», preuve que la famille reste un idéal.
«Je pense que pour les gouvernements, c'est un message de continuer en ce sens-là. Il faut tendre à améliorer la condition et la situation des familles», plaide-t-elle.
Le sondage a été réalisé auprès de 1503 Canadiens adultes, du 8 au 13 mars dernier. Il comporte une marge d'erreur de 2,6 pour cent, 19 fois sur 20."
La Presse canadienne
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