Un "trou" 5 fois grand comme l'Allemagne a été constaté au printemps dernier dans la couche d'ozone au-dessus de l'Arctique, égalant pour la première fois celui observé dans l'Antarctique dans les années 1980, indiquent des chercheurs dont les travaux sont publiés dans la revue scientifique britannique Nature. Ce trou s'est déplacé durant une quinzaine de jours au-dessus de l'Europe de l'Est, de la Russie et de la Mongolie, exposant parfois les populations à des niveaux élevés de rayonnements ultra-violets.

Le trou constaté en Antarctique dans les années 1980 a de son côté continué de croître et est aujourd'hui beaucoup plus grand.

Ce "trou" en Arctique s'explique par la combinaison de la pollution atmosphérique (composés chlorés utilisés dans les systèmes de réfrigération - les CFC- et les aérosols) et par un hiver beaucoup plus froid que d'habitude.

La production de CFC est actuellement pratiquement arrêtée grâce au protocole de 1985 signé à Montréal. Mais les CFC rejetés au cours des années précédentes sont toujours présents en grande quantité. Grâce à l'accord de Montréal, la couche d'ozone en dehors des régions polaires devrait revenir à son niveau d'avant 1980 aux alentours de 2030-2040, d'après l'Organisation météorologique mondiale, rapporte Le Monde.

Quant au froid, le responsable pour cet hiver rigoureux en Artique est un phénomène connu sous le nom de "vortex polaire", un cyclone massif qui se forme chaque hiver dans la stratosphère arctique et qui l'an dernier est né dans un froid extrême, explique Gloria Manney, du Jet Propulsion Laboratory, en Californie.

Les changements climatiques pourraient être partiellement responsables de ce froid exceptionnel. Le réchauffement global se produit seulement dans le bas de l'atmosphère. "Le changement climatique réchauffe la surface mais refroidit la stratosphère", explique Neil Harris de l'Université de Cambridge.

Illustration : Images fournie par la Nasa de la couche d'ozone à 20km d'altitude le 26 mars 2011.

  • Psychomédia avec sources: New Scientist, TF1, Le Monde. Tous droits réservés.