La pollution atmosphérique aux particules fines dans les grandes villes européennes diminue l'espérance de vie, selon les résultats du projet Aphekom (1) coordonné par l'Institut de veille sanitaire (InVS) et mené dans 25 villes de 12 pays européens.
Le projet conclut que:
- diminuer les niveaux de particules fines dans l'air des villes européennes entraînerait un bénéfice non négligeable en termes d'augmentation de l'espérance de vie et de réduction des coûts pour la santé ;
- habiter à proximité du trafic routier augmente la morbidité attribuable à la pollution atmosphérique.
L'espérance de vie pourrait augmenter jusqu'à 22 mois pour les personnes âgées de 30 ans et plus si les niveaux moyens annuels de particules fines PM2,5 étaient ramenés au seuil de 10 microgrammes par mètre-cube comme le préconise l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Excéder cette valeur implique 19 000 décès par année dans ces villes dont 15 000 par maladies cardiovasculaires.
Le respect de cette valeur se traduirait par un bénéfice d'environ 31,5 milliards d'euros (diminution des dépenses de santé, de l'absentéisme, et des coûts associés à la perte de bien-être, de qualité et d'espérance de vie).
Dans 10 villes étudiées, habiter à proximité du trafic routier pourrait être responsable d'environ 15 % à 30 % des exacerbations d'asthme chez l'enfant et de 30% des pathologies chroniques respiratoires et cardiovasculaires fréquentes chez les adultes de 65 ans et plus.
Les villes de Bucarest et de Budapest sont les plus polluées aux particules fines, suivies par Barcelone, Athènes, Rome et Séville. La moins polluée est Stockholm. La ville de Londres, notamment, en 22ième position, est l'une des moins polluée aux particules fines. Sur une dizaine de villes françaises étudiées dans ce projet, Marseille (11ième position) est la plus polluée. Le Havre (20ième position) est la moins polluée. Lille, Paris, Lyon, Strasbourg et Bordeaux se suivent de la 13ième à la 17ième position.
Les poussières fines proviennent de la production industrielle, la circulation et le chauffage. Mélangées à l'ozone, elles forment le smog. De petite taille, elles peuvent pénétrer dans les voies respiratoires. En 2009, l'InVS a rendu publics les résultats d'une étude menée dans 9 villes de France qui montraient que les taux de mortalité augmentaient avec les niveaux de dioxyde d'azote (NO2), d'ozone (O3) et de particules (PM10).
(1) Improving Knowledge and Communication for Decision Making on Air Pollution and Health in Europe
Illustration : Villes inclues dans le projet Aphekom
Psychomédia avec sources:
InVS, Le Monde
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