Un rapport de l'Anses (1) sur la présence des résidus de médicaments dans l'eau potable a été rendu public le 10 février.
Une campagne nationale de mesures de 45 médicaments (représentant les principales classes pharmacologiques) ou de leurs métabolites a débuté en 2006. Les prélèvements étaient effectués dans les eaux brutes (de surface et souterraine) utilisées pour la production d'eau destinée à la consommation humaine et sur des eaux traitées en sortie de stations de potabilisation. La sélection des sites de prélèvements couvrait près d'un quart de la population en France métropolitaine et dans les DOM. Tous les départements ont été investigués.
Pour environ 75% des échantillons d'eau traitée, d'origine souterraine ou superficielle, aucune de ces 45 molécules n'était quantifiable (hors caféine). Pour les 25% d'échantillons positifs, les analyses révèlent généralement la présence simultanée d'une à quatre molécules. Parmi les 45 molécules recherchées, 14 ont été détectées à des concentrations suffisantes pour pouvoir être quantifiées et 5 en concentration non quantifiable.
Hormis la caféine, les médicaments les plus fréquemment retrouvés sont la carbamazépine (Tegretol), un anti-épileptique et stabilisateur de l'humeur, ainsi que l'oxazépam (Seresta, Sérax), un anxiolytique de la classe des benzodiazépines.
La carbamazépine est indiquée dans le traitement de l'épilepsie mais aussi comme stabilisateur de l'humeur chez les personnes atteintes de trouble bipolaire ainsi que pour le traitement des douleurs neuropathiques. L'oxazépam est indiqué pour le traitement de l'anxiété et pour les symptômes du sevrage alcoolique.
Les concentrations trouvées dans les eaux traitées sont 1 000 à 1 million de fois inférieures aux doses prescrites médicament, précise le rapport.
Dans les eaux brutes, un plus grand nombre de substances (30 vs 19) a été identifié, à des concentrations parfois plus fortes que dans les eaux traitées.
L'Anses et l'Afssaps travaillent à la définition d'une méthodologie générale pour l'évaluation des risques pour la santé liés à la présence de résidus de médicaments dans leau destinée à la consommation humaine. L'objectif de cette évaluation est d'estimer la pertinence d'intégrer ou non certaines molécules dans le contrôle sanitaire des eaux. Actuellement, il n'existe pas de limite pour les résidus de médicaments dans les eaux et les réglementations, européenne et française, ne prévoient pas de les rechercher.
En mai dernier, France 3 diffusait un documentaire dans lequel l'Association Santé Environnement France (ASEF) notamment accusait les autorités françaises de minimiser les dangers de l'eau du robinet trop chargée en aluminium, nitrates, pesticides, médicaments et qui peut même parfois être radioactive.
(1) Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses)
Psychomédia avec source:
Anses
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