La Direction de la santé publique de Québec (DSPQ) a demandé, dans une lettre adressée à la représentante du recours collectif, Mme Marie-Paule Spieser, l'accès aux dossiers médicaux de près de 500 personnes afin de faire une analyse sur le lien entre la présence de trichloréthylène (TCE) dans l’eau et les cas de cancer et autres maladies répertoriées à Shannon depuis dix ans, rapporte Radio-Canada.
En 2001, la santé publique avait refusé une demande du regroupement de mener une étude épidémiologique afin de vérifier si le nombre de cas de cancer était plus élevé à Shannon qu'ailleurs. "Ça fait 10 ans qu'on demande que la santé publique se penche sur ces dossiers médicaux", mentionne Marie-Paule Spieser. La DSPQ maintient depuis le début que l'échantillon est trop petit pour qu'une étude épidémiologique puisse être faite sur la population de Shannon.
Le taux de cancer est beaucoup plus élevé à Shannon que dans le territoire du CLSC de la Jacques-Cartier, selon un recensement réalisé pour le Regroupement des citoyens de Shannon, indique l'environnementaliste Daniel Green, coprésident de la Société pour vaincre la pollution, dont les propos sont rapportés par Cyberpresse. Et ce, alors que la population est plus jeune à Shannon que dans le reste de la région, dit-il. Ce recensement dénombre 20 nouveaux cas par année pour la période 1999-2003.
Des données publiées par la Santé publique, indique M. Green, montrent que le CLSC de la Jacques-Cartier, dont fait partie la municipalité de Shannon, a enregistré la plus forte augmentation, dans tout le territoire de la capitale nationale, du taux annuel d'incidence du cancer. La hausse est de 14 % pour les deux sexes, entre la période 1994-1998 et celle de 1999-2003. La hausse est encore plus forte pour les hommes seulement : 20 %, soit quatre fois plus que pour l'ensemble de la capitale nationale. La Santé publique avait suffisamment de données pour sonner l'alarme, considère M. Green.
Le procès en recours collectif intenté par les citoyens de Shannon contre le gouvernement fédéral et SNC Technologies, pour la contamination de leur eau au trichloréthylène (TCE) se déroule depuis le 10 janvier, au palais de justice de Québec.
Autorisé en mars 2007, ce recours constitue la plus importante poursuite judiciaire jamais intentée au Québec dans un dossier de pollution industrielle, rapporte le Devoir. Plus de 3000 personnes de Shannon et des ex-militaires de la base se sont inscrites au recours.
Selon les requérants, la Défense a été avisée des risques de contamination et de migration du TCE dans la nappe souterraine dès les années 50. Des procès-verbaux de réunions de militaires, datant de 2001, font état du fait que la contamination souterraine était connue depuis 15 ans, mais jamais divulguée, indique Le Devoir. Ce n'est qu'en décembre 2000 que la municipalité a été avisée. L'année suivante, le fédéral a accepté de financer un réseau d'aqueduc pour que les citoyens cessent de boire cette eau, de leurs puits artésiens.
Psychomédia avec sources:
Radio-Canada, Le Devoir, Cyberpresse
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