Le Réseau Environnement Santé (RES) français applaudit l'engagement de la Commission Européenne, annoncé le 19 novembre lors d'une interview accordée au site internet FoodProductionDaily.com par son porte-parole Frédéric Vincent, de s'engager vers une interdiction des biberons contenant du bisphénol A (BPA) mais juge cette position loin d'être suffisante.
La Commission reconnaît ainsi, souligne le RES dans un communiqué, l'existence d'un problème de toxicité liée au bisphénol. Elle devrait donc prendre également des mesures pour protéger les nourrissons nourris au sein car le lait maternel est tout autant contaminé que le lait en biberon.
Une récente étude de l'INRA Toulouse, rappelle l'organisme, a montré que la contamination pouvait aussi venir d'un contact avec la peau du papier thermique, qui contient du bisphénol libre. Les personnes exposées professionnellement, comme les caissières, sont les plus exposées au risque. C'est ce qu'a constaté une étude américaine qui a observé que les caissières forment le groupe de femmes le plus imprégné en bisphénol.
D'autres études continuent de confirmer régulièrement la toxicité du bisphénol, rapporte le RES. Une étude réalisée à Mexico trouve une corrélation entre imprégnation en bisphénol et le fait de donner naissance à un prématuré.
La position de la Commission Européenne prend le contrepied de celle de l'Agence Européenne de Sécurité Sanitaire (EFSA) qui continue de maintenir sa Dose Journalière Admissible à 50 µg/kg/j. Or, par exemple, rappelle le RES, la transformation précancéreuse des cellules mammaires est observée chez la souris lorsque celle-ci a été exposée pendant la gestation à une dose 2000 fois plus faible.
Plus tôt, ce mois-ci, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a émis l'avis qu'il était prématuré de prendre des mesures de santé publique pour réduire l'exposition au bisphénol.
Psychomédia avec source:
Réseau Environnement Santé (RES)
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