Le trouble anxiété de séparation de l'enfance ou de l'adolescence est une anxiété excessive concernant la séparation avec la maison ou les personnes auxquelles le sujet est attaché. Cette anxiété dépasse en sévérité le niveau que l'on pourrait attendre compte tenu du niveau de développement.
"Séparés des êtres chers, les enfants qui en souffrent ont besoin de savoir où ceux-ci se trouvent et de garder le contact avec eux (p. ex. par téléphone). Loin de chez eux certains deviennent extrêmement tristes et malheureux (...).
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Ils ont la nostalgie de la maison et ne pensent qu'aux retrouvailles. Séparés de ceux qu'ils aiment, ils sont envahis de craintes d'accidents ou de maladies qui pourraient toucher eux-mêmes ou ces personnes chères. Ils expriment souvent la peur d'être perdus et ne plus revoir leurs parents. Ils peuvent se montrer réticents ou refuser d'aller à l'école ou en camp de vacances, de passer une après-midi ou de dormir chez des amis, et d'aller seuls faire des commissions. Ils sont parfois incapables de rester seuls dans une pièce; ils restent près de l'un ou l'autre de leurs parents ou le suivent "comme son ombre" dans toute la maison.
Les enfants atteints d'anxiété de séparation ont souvent du mal à aller se coucher, insistant pour que quelqu'un reste près d'eux jusqu'à ce qu'ils s'endorment. La nuit, ils vont parfois dans le lit de leurs parents (ou dans celui d'une personne proche comme un frère ou une soeur); si l'entrée de la chambre des parents leur est interdite, ils peuvent dormir devant la porte.
Chez l'adolescent, l'anxiété concernant la séparation peut être niée mais se traduire par un champ limité d'activités autonomes et une réticence à quitter la maison. Pour les sujets plus âgés, le trouble peut limiter la capacité à faire face à des situations nouvelles (p. ex. déménager ou se marier). Typiquement, les adultes ayant une anxiété de séparation se font trop de souci pour leurs enfants ou pour leur conjoint, et sont malheureux lorsqu'ils en sont séparés."
L'anxiété de séparation se développe souvent suite à un événement trumatisant (p. ex. mort d'un membre de la famille ou d'un animal familier, changement d'école, déménagement, etc.)
Voici les critères du DSM-IV (1) pour l'établissement du diagnostic:
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Anxiété excessive et inappropriée au stade de développement concernant la séparation d'avec la maison ou les personnes auxquelles le sujet est attaché, comme en témoignent trois des manifestations suivantes (ou plus):
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détresse excessive et récurrente dans les situations de séparation d'avec la maison ou les principales figures d'attachement, ou en anticipation de telles situations;
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crainte excessive et persistante concernant la disparition des principales figues d'attachement ou un malheur pouvant leur arriver;
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crainte excessive et persistante qu'un événement malheureux ne vienne séparer l'enfant de ses principales figures d'attachement (p.ex., se retrouver perdu ou être kidnappé);
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réticence persistante ou refus d'aller à l'école, ou ailleurs, en raison de la peur de la séparation;
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appréhension ou réticence excessive et persistante à rester à la maison seul ou sans l'une des principales figures d'attachement, ou bien dans d'autres environnements sans des adultes de confiance;
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réticence persistante ou refus d'aller dormir sans être à proximité de l'une des principales figures d'attachement, ou bien d'aller dormir en dehors de la maison;
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cauchemars répétés à thèmes de séparation;
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plaintes somatiques répétées (telles que maux de tête, douleurs abdominales, nausées, vomissements) lors des séparations d'avec les principales figures d'attachement, ou en anticipation de telles situations.
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La durée du trouble est d'au moins quatre semaines.
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Le trouble débute avant l'âge de 18 ans.
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Le trouble entraine une détresse cliniquement significative ou une altération du fonctionnement social, scolaire (professionnel), ou dans d'autres domaines importants.
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Le trouble ne survient pas exclusivement au cours d'un trouble envahissant du développement, d'une skizophrénie ou d'un autre trouble psychotique et, chez les adolescents et les adultes, il n'est pas mieux expliqué par le diagnostic de trouble panique avec agoraphobie.
(1) DSM-IV, Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux ("Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders"), publié par l'American Psychiatric Association et utilisé internationalement par les professionnels de la santé mentale.