Se promener sur Facebook, ou participer aux fêtes de fin d'années, donne l'impression que tous sont plus heureux que vous? Ce qui vous fait sentir encore plus misérable avec vos difficultés émotionnelles?
Vous n'êtes pas seul, selon une étude publiée cette semaine dans la revue Personality and Social Psychology Bulletin. Mais se rendre compte que les autres ont aussi des moments émotivement difficiles, peut aider à atténuer sa propre mélancolie, disent les chercheurs.
"Les gens ont systématiquement des biais dans leurs jugements sur la vie personnelle des autres, sous-estimant la prévalence des expériences émotives négatives (...).
Ce qui les laisse penser qu'ils sont plus seuls qu'ils ne le sont à éprouver ces difficultés", dit le psychologue Alexander H. Jordan de l'Université Stanford, auteur principal.
Cela se produit parce que les émotions négatives demeurent cachées. Les gens ont tendance à être plus heureux quand ils sont en compagnie. Même s'ils traversent une période difficile, une rencontre festive est une occasion d'oublier et de se détendre. Et, s'ils leur arrivent de ressentir des émotions négatives en présence d'autres personnes, ils suppriment activement ces émotions. Généralement, parler d'émotions négatives est considéré comme socialement inconvenant.
En conséquence, les gens regardent leurs amis sourire dans des situations sociales et pensent qu'ils sont toujours heureux, dit Jordan. Ils ignorent dans quelle mesure leur propre marasme est répandu et cette "ignorance de la pluralité émotionnelle" peut réduire leur bien-être, écrivent les chercheurs.
Alexander Jordan et Benoît Monin ont, avec leurs collègues, mené diverses études auprès d'étudiants sur les expériences émotives du quotidien et des situations sociales, la perception des émotions des autres ainsi que la communication des émotions. Les résultats montrent notamment que les émotions négatives sont beaucoup plus susceptibles de se produire en privé et être intentionnellement cachées comparativement aux émotions positives. Et que la prévalence d'émotions négatives chez les autres, même chez des proches amis, est sous-estimée alors que celle d'émotions positives est sur-estimée.
Notons que cette étude a été menée avec de jeunes participants. Le phénomène est possiblement moins important chez les personnes plus âgées et expérimentées.
Psychomédia avec source: Stanford University
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