Selon une chercheure australienne, Jane Ussher, le syndrome prémenstruel (SPM), la dépression post-partum (ou post-natale) et les symptômes de ménopause sont davantage dus au stress, c'est-à-dire aux facteurs sociaux, qu'aux hormones.
Les femmes se font vendre l'idée que leur corps est biologiquement en faute et qu'elles ont besoin de médication quand en fait les pressions pour être une "superwoman" sont plus proabablement à blâmer, dit cette spécialiste de la psychologie de la santé des femmes. Les femmes, dit-elle, sont contrôlées par les pratiques médicales qui considèrent leur mal-être ("unhappiness") comme une condition biomédicale, ce qui légitimise la gestion médicale de leur condition.
Le problème avec la vision médicale est qu'elle ignore le fait que le mal-être des femmes est souvent une réponse compréhensible aux réalités de leur vie.
La chercheure a mené des interviews en profondeur avec des femmes australiennes et britanniques pour conclure que la détresse prémentruelle, de la dépression post-partum et de la ménopause est souvent liée à la façon dont les femmes se sentent obligées d'être de bonnes épouses, de bonnes mères et de prendre soin des autres émotionnellement.
Il s'agit d'une forme d'auto-censure, considère-t-elle. Les femmes sentent qu'on s'attend à ce qu'elles composent avec une gamme de responsabilités - incluant leur emploi, leur partenaire, leurs enfants, la famille élargie, le travail de la maison, etc. - sans se plaindre. Elles deviennent en détresse par rapport à l'état de leur vie et cherchent de l'aide pour se faire dire qu"il s'agit probablement du résultat de ces trois diagnostics.
La notion de la femme en ménopause étant dans un tourbillon psychologique est un mythe selon elle. Les taux de dépression chez les femmes diminuent en fait avec l'âge, avec seulement 7% des femmes âgées de 45 à 54 ans vivant une dépression.
La chercheure rapporte qu'un thème courant émergeant de son travail est que les femmes se sentent souvent non supportées et mal comprises durant les premières années qu'elles ont des enfants mais qu'elles sont plus heureuses plus tard quand les responsabilités diminuent et que leur vie leur appartient davantage à nouveau.
Ses travaux, dit-elle, remettent en question les buts de vie qui structurent la vie des femmes à partir de la puberté: la notion que le bonheur des femmes se gagne à travers l'amour, la romance et la maternité et que la plus grande satisfaction des femmes vient en prenant soin, en maternant et en se sacrifiant. Selon ses recherches, il semble que plusieurs femmes n'atteignent une position d'équilibre et de paix que lorsqu'elles peuvent mettre ces mythes derrière, ou réaliser qu'elles ne peuvent plus les soutenir ou sentir qu'elles ont payé leur dû, et peuvent se tourner vers leurs propres besoins pour la première fois dans leur vie.
Ses recherches montrent, dit-elle, que les femmes composent avec les changements et le stress à différents moments de leur vie si elles peuvent avoir un répit de leurs responsabilités et des options pour prendre soin d'elles. Prendre des mesures pour prendre soin d'elles réduit l'impact de leurs symptômes, les aident à se recentrer et ne pas avoir peur de demander de l'aide ou du support si elles en ont besoin.
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