L'exposition à des contenus télévisuels violents vers l'âge de 4 ans serait liée à des comportements antisociaux et un désintéressement à l'égard de l'apprentissage scolaire en deuxième année du primaire, selon une étude de l'Université de Montréal.
Caroline Fitzpatrick et ses collègues ont analysé les données concernant 1800 enfants ayant participé à l'Étude longitudinale du développement des enfants du Québec (ELDEQ) dont les parents ont été questionnés quand ils étaient âgés de 41 mois et de 51 mois et dont les enseignants ont ensuite évalué les comportements sociaux, l'état émotionnel et l'attention en classe.
Une corrélation modeste, qui représente une augmentation du risque de l'ordre de 3% à 4%, était constatée entre l'exposition aux contenus médiatiques violents durant l'enfance et des comportements sociaux problématiques en deuxième année. Cette relation était constatée après avoir retranché, dans l'analyse, l'effet de différents facteurs tels le niveau de scolarité de la mère, la violence familiale, les agressions physiques subies par l'enfant ou dont il a été témoin, l'interaction pédagogique de la mère, la structure familiale et l'impulsivité de l'enfant.
Les comportements sociaux jugés problématiques étaient le repli sur soi et l'agressivité ainsi que de l'inattention à l'école.
Même si l'effet immédiat peut paraitre faible, estime la chercheuse, il risque, en combinaison avec d'autres facteurs, de perturber le développement de l'enfant et de provoquer divers désordres comportementaux en plus de nuire à la réussite scolaire.
Notons que non seulement la corrélation est faible, mais qu'il est très difficile de s'assurer de dissocier complètement l'effet des autres facteurs qui entrent en jeu. C'est la raison pour laquelle ce type de méthodologie ne prouve jamais que le lien constaté soit de nature causale.
Caroline Fitzpatrick est consultante auprès d'un comité de l'Institut national de santé publique du Québec chargé de formuler des recommandations concernant la violence à laquelle les enfants sont exposés dans les médias. Le comité proposera vraisemblablement un niveau de violence zéro pour les enfants de moins de 5 ans.
Une étude de l'Université de Montréal, publiée en 2010, montrait un lien négatif entre le temps passé devant la télévision entre 2 et 4 ans et l'intérêt en classe, les capacités en mathématique et les interactions sociales.
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