80 députés UMP ont adressé une lettre au ministre de l’Education nationale, Luc Chatel, demandant le retrait de manuels scolaires qui expliquent «l’identité sexuelle» des personnes autant par le contexte socio-culturel que par le sexe biologique.
Conduits par Richard Maillé, ils estiment que ces manuels du nouveau programme de Sciences et vie de la terre de classe de première font référence à «la théorie du genre sexuel». «Selon cette théorie, les personnes ne sont plus définies comme hommes et femmes mais comme pratiquants de certaines formes de sexualités: homosexuels, hétérosexuels, bisexuels, transsexuels», écrivent-ils. Il s’agit selon eux d’une «théorie philosophique et sociologique qui n’est pas scientifique, qui affirme que l’identité sexuelle est une construction culturelle».
Ils reprennent ainsi les critiques exprimées en juin dernier par la direction de l’enseignement catholique dont le comité national a voté à l'automne 2010 un document de 50 pages sur «l'éducation affective, relationnelle et sexuelle dans les établissements catholiques d'enseignement» qui mettait «en garde» contre les théories du «genre».
Les signataires citent un passage d’un manuel publié par Hachette: «Le sexe biologique nous identifie mâle ou femelle mais ce n’est pas pour autant que nous pouvons nous qualifier de masculin ou de féminin. Cette identité sexuelle, construite tout au long de notre vie, dans une interaction constante entre le biologique et contexte socio-culturel, est pourtant décisive dans notre positionnement par rapport à l’autre».
Dans une circulaire du 30 septembre 2010, le ministère indiquait que les programmes de SVT de première devaient comporter un chapitre intitulé «devenir homme ou femme». «Si l’identité sexuelle et les rôles sexuels dans la société avec leurs stéréotypes appartiennent à la sphère publique, l’orientation sexuelle fait partie, elle, de la sphère privée», précisait la circulaire.
Christine Boutin avait également, en juin, signifié son désaccord avec cette mesure en clôturant son discours sur cette phrase controversée : «les civilisations qui ont reconnu l'homosexualité ont connu la décadence», rapporte Ouest-France.
Le syndicat national des enseignants du second degré (SNES) a de son côté pris la défense du nouveau programme sur son site internet.
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