D'après Claude Steele, ce qui se produit dans cette expérience n'a rien à voir avec un talent intrinsèque. Confrontées aux premières difficultés lors du test, les filles les interprètent comme une confirmation du stéréotype qui veut que les filles soient moins bonnes en maths que les garçons. Elles se disent alors, que si elles n'y arrivent pas, c'est qu'elles sont moins bonnes qu'elles ne le pensaient. Cela augmente leur anxiété, puisque c'est leur identité même de «bonnes en maths» qui se trouve attaquée par le stéréotype, et elles perdent leurs moyens. Les garçons, confrontés aux mêmes difficultés, ne se sentent pas menacés, et passent à la question suivante. Pour tester cette hypothèse, les chercheurs ont pris un nouveau groupe d'étudiants, et leur ont administré le même test difficile, en les prévenant d'abord que, bien qu'ils aient pu entendre dire que les filles étaient moins bonnes en maths que les garçons, ce n'était pas vrai pour ce test-là, et que les filles le réussissaient aussi bien que les garçons. La différence entre les filles et les garçons disparaît alors complètement. C'est donc bien l'angoisse du stéréotype qui empêchait les filles de réussir à leur mesure.
Dans d'autres expériences, Claude Steele et ses collaborateurs ont montré l'existence du même phénomène chez les Noirs américains. Selon que le même test est explicitement présenté comme un «test d'aptitude» ou non, les Noirs réussissent moins bien que les Blancs, ou au même niveau. Le fait même d'indiquer sa race au début d'un test d'aptitude, plutôt qu'à la fin, affecte les performances des Noirs (mais pas celles de Blancs)."
Tiré de: www.liberation.fr
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Le trouble d'apprentissage des mathématiques aussi fréquent que celui de la lecture
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