Dans les quartiers pollués des grandes villes comme New-York, les mères ont plus de risque de mettre au monde des enfants qui auront des problèmes de développement cognitif et un retard d’apprentissage selon une étude du Columbia Center for Children’s Environmental Health parue dans la revue Environmental Health Perspectives.
Ce risque serait notamment lié aux hydrocarbures polycycliques aromatiques ou HAP. Ces particules, présentes naturellement dans le pétrole, le sont aussi dans les atmosphères polluées des grandes villes. Elles proviennent de l’utilisation de l’essence et du diesel pour les voitures et les camions, mais également de la combustion du bois, du charbon, de la cigarette et de l’incinération des déchets.
Une étude précédente avait montré que l’exposition des femmes durant leur grossesse à ces particules avait un impact négatif sur le poids et la circonférence de la tête de leurs bébés. Les HAP inhalés par les mères se retrouvent dans leur sang puis traversent le placenta pour atteindre le foetus. Cette nouvelle étude montre que cette exposition a aussi un impact sur le développement mental des enfants.
Les chercheurs ont évalué le développement mental et psychomoteur d’un groupe de 183 enfants issus de la première étude. Leurs mères, non-fumeuses, étaient toutes des résidentes des quartiers les plus pollués de New-York : centre d’Harlem, Sud du Bronx...
Les résultats montrent que les enfants les plus exposés in utero aux HAP présentent des scores aux test de développement mental plus faibles de 6,3% par rapport à ceux qui ont été les moins exposés. Ils ont également 2,9 fois plus de risque d’avoir un retard à l’âge de trois ans, ce qui implique un risque plus élevé d'avoir des problèmes de langage et d'apprentissage de la lecture et des maths durant les premières années d’école.
Ces résultats sont préoccupants car avec des performances intellectuelles plus faibles entre 3 et 6 ans, l’enfant a de grandes chances de rencontrer des difficultés plus tard à l’école » explique Frederica Perera, responsable de cette étude. "Heureusement, les taux d’HAP dans l’air peuvent être réduits en effectuant plus de contrôles et en utilisant des énergies alternatives au pétrole", ajoute-t-elle.
PsychoMédia avec source:
Nouvel Observateur