Les personnes en dépression réfléchiraient de manière plus analytique et prendraient de meilleures décisions, selon une étude suisse publiée dans le Journal of Abnormal Psychology.
Bettina von Helversen de l’Université de Bâle, ainsi que ses collègues d’universités américaines et allemandes, ont mené cette étude avec 54 personnes atteintes de dépression, en voie de rémission ou en bonne santé.
Elles devaient prendre des décisions dans des situations fictives de la vie courante présentées sur ordinateur. Elles devaient choisir un candidat pour une place de parking, un appartement ou en emploi. Celles qui souffraient de dépression prenaient de meilleures décisions. Elles voyaient plus de candidats et choisissaient les meilleurs.
Alors qu'il est souvent considéré que la dépression diminue les capacités cognitives, des chercheurs considèrent qu'elle peut être comprise comme une adaptation à la résolution de problèmes complexes. Elle renforcerait une approche analytique et persévérante des problèmes.
Des études précédentes ont également montré que, dans des états d'humeur dépressive, les gens sont meilleurs pour résoudre des dilemmes sociaux. Les auteurs d'une étude publiée en 2009, notamment, argumentaient que les personnes en dépression pensent souvent intensément à leurs problèmes. Ces pensées, qualifiées de ruminations, sont persistantes et les personnes déprimées ont de la difficulté à penser à autre chose. Ce style de pensée est souvent très analytique, séparant un problème complexe en éléments plus petits, considérés un à la fois.
L'analyse des problèmes, argumentaient les auteurs, nécessite beaucoup de pensée ininterrompue et la dépression coordonne plusieurs changements dans l'organisme pour aider la personne à ne pas être distraite. Le sens de plusieurs autres symptômes de la dépression, ajoutaient-ils, peut être interprété à la lumière de l'idée que l'analyse des problèmes doit être ininterrompue. Le désir d'isolement social, par exemple, aide la personne à éviter des situations qui nécessitent une réflexion à propos d'autres choses. De même, l'incapacité de tirer plaisir de la sexualité ou d'autres activités empêche de se livrer à des activités qui pourraient distraire du problème.
Psychomédia avec source: Tribune de Genève (AP)
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