Le risque accru serait particulièrement élevé pour les antidépresseurs paroxétine (Deroxat, Seroxat, Paxil) et amitriptyline (Elavil, Endep, Laroxyl).
Il est trop tôt pour que ces résultats changent la pratique clinique, dit Dr. Frank Andersohn du Charité-University Medical Center à Berlin qui a dirigé l'étude. Bien que certaines données indiquent que la combinaison d'un médicament contre le diabète avec un antidépresseur puisse prévenir le diabète, les bénéfices et les risques de cette approche doivent être considérés, dit-il.
Les chercheurs ont analysé les dossiers médicaux de 165,958 personnes ayant reçu au moins une prescription d'antidépresseurs entre 1990 et 2005. Les personnes incluses dans l'étude n'avaient pas de diagnostic de diabète ou une faible tolérance au glucose au départ.
Comparativement aux personnes qui ne prenaient pas d'antidépresseurs, une utilisation récente à long terme (plus de 24 mois) en doses modérées à élevées était associée à une augmentation du risque de diabète. Une utilisation récente à court-terme (moins que 12 mois), une utilisation en doses quotidiennes plus faibles et une utilisation passée n'étaient pas associées à un risque accru.
Le risque accru était plus élevé pour les antidépresseurs Deroxat (paroxétine) et Elavil (amitriptyline). Il était aussi plus élevé pour le Luvox (fluvoxamine) et l'Effexor (venlafaxine) mais, dans ces derniers cas, le résultat est basé sur relativement peu de personnes exposées.
Cette étude est concordante avec les résultats de l'étude récente Diabetes Prevention Program qui avait montré un lien entre antidépresseurs et diabète.
La dépression elle-même peut augmenter le risque de diabète. Une recherche a montré que les personnes en dépression ont un risque 35% plus élevé de développer le diabète. Une explication de l'étude actuelle pourrait ainsi être que la dépression plutôt que les antidépresseurs soit la cause de l'augmentation du risque, les personnes traitées avec antidépresseurs pendant plus de 2 ans pouvant présenter un risque plus élevé en raison d'une dépression plus sévère, commente Anderson. Mais il ne croit pas cette explication probable car dans un tel cas la plupart des antidépresseurs auraient été associés à un risque plus élevé. Par ailleurs, en utilisant le nombre de jours de prévalence du diagnostic de dépression comme indicateur de la sévérité, il n'y avait pas d'indication d'une sévérité accrue chez les personnes traitées avec antidépresseurs pendant plus de 2 ans. Alors, ce sont probablement les antidépresseurs, et non la dépression, qui sont liés au diabète, dit-il.
Dans certains cas, commente-t-il, la thérapie cognitive comportementale (cognitivo-comportementale) devrait être considérée afin d'éviter l'effet indésirable du gain de poids associé à certains antidépresseurs.
Psychomédia avec source: Medscape.
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