À l'occasion de la publication par l'Associated Press d'un article sur les symptômes de sevrage que certains éprouvent à l'arrêt des antidépresseurs, Maia Szalavitz de l'University George Mason amène des précisions.
L'article prétend que les compagnies pharmaceutiques insistent pour dire que les antidépresseurs ne peuvent amener de sevrage puisque techniquement ils n'amènent pas de dépendance. Mme Szalavitz précise que la dépendance n'implique pas nécessairement un sevrage avec symptômes physiques et qu'un tel sevrage peut être présent sans qu'il y ait dépendance.
La dépendance, précise-t-elle, est définie en médecine comme l'utilisation compulsive d'une substance malgré des conséquences négatives. Alors que les symptômes de sevrage font partie de certaines dépendances, certaines des drogues qui créent le plus de dépendance, la cocaïne par exemple, ne produisent pas de symptômes physiques de sevrage. Le sevrage de la cocaïne peut vous rendre malheureux et anxieux mais, contrairement au sevrage de l'héroïne, n'amène pas de vomissements et de diarrhées.
Par ailleurs, certains médicaments qui n'amènent pas de dépendance - certains médicaments utilisés pour traiter la haute pression par exemple - peuvent produire des symptômes de sevrage possiblement fatals. Personne ne vole les pharmacies pour se procurer ces médicaments et personne n'en a une envie irrésistible.
Que les antidépresseurs provoquent des symptômes de sevrage lors de leur arrêt n'est donc pas contraditoire avec le fait qu'ils ne créent pas de dépendance.
Source: www.stats.org
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