(...) Bucarest et Sofia, nouvelles venues dans l'Union, se sont engagées à combattre le trafic d'êtres humains et le trafic de drogue, des fléaux endémiques sur les rives de la mer Noire.
(...) Chaque année, des milliers de femmes comme Anca, parfois à peine âgée de 13 ans, soit kidnappées, soit trompées par des promesses de mariage ou de travail bien rémunéré, sont vendues à des bandes de proxénètes qui les enferment dans des night-clubs, des maisons de passe ou bien les jettent sur le trottoir des grandes villes d'Europe de l'Ouest.
Pour certains spécialistes du dossier, la situation risque même d'empirer après l'entrée des deux pays dans l'Union, l'accès aux autres Etats membres étant alors grandement facilité.
(...) "Nos frontières sont sûres à 100%", affirme Dumitru Licsandru, qui dirige à Bucarest les services de lutte contre le trafic d'êtres humains.
Selon lui, 1.400 victimes roumaines de ces trafics - exploitation sexuelle et travail forcé, notamment - ont été recensées durant les neuf premiers mois de 2006, ce qui a conduit à l'arrestation de 200 personnes.
L'unité du ministère de l'Intérieur bulgare chargée de la lutte contre le crime organisé affirme que 4.000 ou 5.000 femmes sont victimes de ce genre de trafic chaque année.
"Nous ne pouvons pas nier le problème mais les chiffres sont en baisse par rapport aux années précédentes", déclare la porte-parole du ministère de l'Intérieur, Katya Ilieva.
Mais pour la plupart des spécialistes, les chiffres officiels ne révèlent que la partie émergée de l'iceberg."
Source: L'Express, 27 décembre 2006.