Les gens radins économiseraient, non pas parce qu'ils se soucieraient plus de l'avenir que les dépensiers, mais parce que dépenser serait une expérience émotionnelle trop douloureuse, selon les chercheurs (1).
Les différences de comportements entre les deux groupes sont plus grandes dans les situations qui amplifient la douleur de payer et plus petites dans les situations qui diminuent cette douleur, expliquent les chercheurs.
"Il semble que la frugalité soit motivée par le plaisir d'épargner comparativement au comportement radin qui est motivé par la douleur de payer."
Les chercheurs ont également constaté que:
- Les femmes ne sont pas plus susceptibles d'être radins que dépensières mais les hommes sont presque trois fois plus susceptibles d'être radins que dépensiers.
- Les répondants plus jeunes que 30 ans étaient légèrement plus susceptibles d'être radins que dépensiers, mais les répondants plus âgés que 70 ans étaient cinq fois plus susceptibles d'être radins que dépensiers.
- La tendance dépensière ou radin prédit un large éventail de comportements. Par exemple, les dépensiers ne sont pas plus susceptibles que les radins d'utiliser des cartes de crédit, mais lorsqu'ils les utilisent, ils sont trois fois plus susceptibles de laisser le solde impayé que les radins.
- Le revenu annuel diffère peu entre les deux catégories, ce qui suggère que les différences observées dans les dettes dépendent en grande partie des différences dans les habitudes de dépenses.
_ Les radins sont plus sensibles aux techniques de marketing conçues pour réduire la douleur de payer. Dans une expérience, les participants se faisaient demander s'ils acceptaient de payer $5.00 pour l'envoi rapide de DVDs. Le coût était présenté comme étant "des frais de $5" ou "des frais minimes de $5". Les dépensiers étaient complètement insensibles à la manipulation mais les radins étaient 20% plus susceptibles de payer les frais quand ils étaient moins douloureusement présentés comme "minimes".
"La recherche fournit une nouvelle perspective sur les comportements de dépense et d'épargne. Alors que la théorie économique traditionnelle assume que les tendances à dépenser ou économiser sont en grande partie déterminées par le niveau de préoccupation pour le futur, cette recherche suggère qu'elles sont motivées, au moins en partie, par les préoccupations émotionnelles immédiates", écrivent les chercheurs.
Ces derniers ont administré l'échelle de comportements de dépenses à plus de 13.327 personnes, incluant 10.000 lecteurs du New York Times.
(1) Scott Rick (Université du Michigan), Cynthia Cryder et George Loewenstein (Université Carnegie Mellon).
PsychoMédia avec source: Eurekalert