Chez les parfumeurs professionnels, les aires cérébrales associées à l'olfaction sont plus développées et comportent une plus grande quantité de matière grise, montre une étude française publiée dans la revue NeuroImage. Ce qui illustre la plasticité du cerveau, soulignent les chercheurs.
Chantal Delon-Martin et ses collègues des universités Claude Bernard Lyon 1 et Jean Monnet Saint-Etienne (CNRS, Inserm) ont mené cette étude avec 14 parfumeurs professionnels réputés, parmi lesquels Jean-Claude Ellena et Daniel André, 13 étudiants en parfumerie et 21 sujets témoins.
Lors de travaux précédents, les mêmes chercheurs avaient montré que les parfumeurs acquièrent la capacité d'imaginer mentalement une odeur au point de la « sentir » dans leur nez alors qu'elle est physiquement absente, une faculté qui est hors de portée du « commun des mortels ».
Ils avaient aussi observé que plus l'expertise était grande, plus l'activité dans les régions olfactives et mnésiques diminuait. Ce résultat, paradoxal à première vue, s'explique par le fait que la communication neuronale est, chez ces experts, plus efficace, rapide et spécifique.
Suite à ces travaux, les chercheurs se sont demandé si l'entraînement des parfumeurs se traduisait aussi par une augmentation du volume de matière grise dans les zones cérébrales liées à l'olfaction.
Des images cérébrales par IRM anatomique qu'ils ont réalisées montrent que c'est effectivement le cas: l'entraînement inversait la diminution du volume de matière grise des aires olfactives liée à l'âge qui est observée dans la population générale.
Des études ont aussi montré des modifications structurales du cerveau chez d'autres types d'experts comme les musiciens, les sportifs, les personnes multilingues, les mathématiciens, ou les chauffeurs de taxi.
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