Le jaune d'œuf, en raison de sa teneur en cholestérol, aurait des effets dommageables sur les artères qui se compareraient à ceux de la cigarette, selon une étude canadienne publiée dans la revue Atherosclerosis.
David Spence (Université Western Ontario), David Jenkins (St. Michael's Hospital) et Jean Davignon (Université de Montréal et de McGill) ont mené cette étude observationnelle avec plus de 1200 personnes, âgées en moyenne de 61,5 ans, qui avaient été référées à une clinique de prévention cardiovasculaire (présentant donc des facteurs de risque, est-il présumé).
Ils ont mesuré, au moyen d'ultrasons (échographie), la formation des plaques d'athérome dans l'artère carotide (cou). La rupture de ces plaques, qui caractérisent l'athérosclérose est la cause la plus fréquente d'infarctus et d'accidents vasculaires cérébraux (AVC), soulignent les chercheurs.
Après 40 ans, la formation de ces plaques augmentait. La consommation de jaunes d’œuf et le tabagisme accéléraient ce processus.
Une forte consommation d'oeufs (200 ou plus par année) était liée à une concentration de plaque équivalente à 2/3 de celle liée au tabagisme. Chez ceux qui consommaient trois jaunes d'œufs ou plus par semaine, la concentration de plaques était plus importante (132mm2) que chez ceux qui en consommaient deux ou moins (125mm2) et ce, indépendamment de l'âge, de la tension artérielle et de l'indice de masse corporelle. Mais, la consommation d'alcool et l'activité physique n'étaient pas évaluées.
Chez les diabétiques, la consommation d'un œuf par jour multiplie par 2 à 5 les risques de troubles coronariens, précisent les chercheurs.
Alors que selon certaines recommandations, la consommation de cholestérol devrait être limitée à 200 mg/par jour, le jaune d'un seul gros œuf en contient 275 mg.
Dans un article publié en 2010 dans le Canadian journal of cardiology, les auteurs argumentaient que la consommation de cholestérol alimentaire en général et de jaunes d’œuf en particulier n'est pas inoffensive. Les personnes vulnérables aux maladies cardiovasculaires devraient limiter leur consommation de cholestérol, disaient-ils. Et, "le fait d’arrêter de consommer des jaunes d’œuf après un accident vasculaire cérébral ou un infarctus du myocarde s’apparenterait à arrêter de fumer après un diagnostic de cancer du poumon : c’est un geste nécessaire, mais entrepris tardivement
".
Psychomédia avec source: University Western Ontario, NHS Choice. Tous droits réservés.