Une femme décédée à l’Institut Curie il y a une dizaine de jours porte à au moins sept le nombre de femmes décédées en France après avoir reçu le docétaxel Accord, un générique du Taxotère, pour le traitement d'un cancer du sein, précise Le Figaro, le 16 février, après avoir révélé l'affaire la veille.

Le médicament est utilisé à un stade précoce des cancers, notamment pour celui du sein, après une intervention chirurgicale.

Il s'agit d'un traitement dit adjuvant complétant la thérapie principale pour prévenir un risque de récidive locale ou de métastases.

L'agence du médicament (ANSM) aura attendu les révélations du Figaro pour envoyer, le 15 février, une lettre aux professionnels de santé rappelant notamment qu’une alternative au Docétaxel existe. Celle-ci est le Paclitaxel (Taxol et génériques). « Aucune recommandation n’est formulée à date en l’absence d’éléments complémentaires d’investigation. »

Les premiers cas sont survenus entre avril et août 2016 à Gustave Roussy (IGR) de Vuillejuif. Deux autres cas fatals ont été signalés par la suite, en novembre 2016 et en février 2017, précise la lettre de l'ANSM.

« L’ANSM retomberait-elle dans ses vieux travers ? À savoir instruire, investiguer sur des cas graves d’effets indésirables sans informer le grand public ni prendre de décisions de sécurité sanitaire et communiquer sous la pression des médias ? », se demande Le Figaro.

Au mois d’août, des médecins de Gustave Roussy ont contacté l’Agence du médicament pour l'informer que quatre femmes, dont trois sont décédées, ont fait des chocs septiques sur entérocolite (inflammation de la muqueuse de l’estomac et de l’intestin) après l'administration du médicament. À la suite de ces décès, l’IGR a décidé, dès août, de remplacer ce médicament par un autre.

Lire les détails dans Le Figaro : Générique anticancéreux : au moins sept morts en France.

Le médicament original, le Taxotere de Sanofi-Aventis, ne représente plus que 3 % du marché, précise Le Monde. Le générique commercialisé par Accord occupe la moitié du marché. Il est utilisé notamment pour traiter les cancers du sein, du poumon, de la prostate et de l'estomac…

« Nous avions constaté il y a quelques mois plus d’effets indésirables que la moyenne, ce qui nous préoccupait », a expliqué le docteur Marc Espié de l’hôpital Saint-Louis (Paris) au Monde. « Au total plusieurs dizaines d’effets toxiques, sans cas grave ». « Nous en prescrivons moins même s’il est difficile d’avoir des certitudes ».

L'enquête de l'ANSM « est en cours de finalisation » et sera présentée le 28 mars à un comité technique de l’agence.

Le Monde : Traitement du cancer du sein : enquête sur le docetaxel après plusieurs décès

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