Le Prix d’Honneur de l'Inserm 2016 récompense Catherine Barthélémy, professeure émérite de la faculté de médecine de Tours, et ancienne directrice de l’équipe « Autisme » au sein de l’Unité « Imagerie et Cerveau », pour couronner ses 40 ans de recherche sur l’autisme, notamment sur les mécanismes cérébraux.
La chercheuse prône des soins précoces pour changer le destin des enfants autistes, rapporte AFP. Car, pris précocement, « vers 18 mois, deux ans
», un enfant autiste peut voir changer le cours de sa vie, pour peu qu'il bénéficie d'un traitement adapté. A Tours, on parle de « thérapie d'échange et de développement
».
« Il faut former les médecins pour qu'ils identifient le plus précocement possible les petits signes cliniques, neurologiques ou morphologiques chez les enfants
», souligne-t-elle.
La chercheuse « se souvient de l'époque, pas si lointaine, dans les années 1980, où elle se faisait huer dans les congrès de spécialistes car elle osait dire que les enfants autistes n'étaient pas victimes du comportement de leur mère, qu'ils ne souffraient pas d'une maladie aux origines psychologiques, mais de troubles du développement de leur cerveau
».
« Aujourd'hui, elle décrit un trouble du comportement affectant la relation à l'autre et dont les conditions d'apparition, au-delà de la prédisposition neurologique, sont "multifactorielles".
»
Elle cite l'exposition de la mère au médicament antiépileptique Dépakine au cours de la grossesse comme l'un des facteurs pouvant favoriser le "déclenchement" de l'autisme chez l'enfant.
« Au moins 1 % de la population française, tous âges confondus, présente des troubles autistiques
», dit-elle. Dans ses formes les plus légères, il peut s'agir peut-être de personnes « perçues seulement comme égoïstes, maniaques, indifférentes aux autres... Mais ce n'est pas une option pour elles : elles n'ont pas le choix
», explique-t-elle.
« On a des cas d'enfants atteints d'autisme sévère et qui aujourd'hui ont passé le bac
», souligne-t-elle. « Bien sûr, ce n'est pas le cas de tous, mais on améliore de toute façon leur qualité de vie en leur permettant d'accéder à la confiance, à l'échange, à la complicité et à la relation avec l'autre
».
Dernière actualité sur l'autisme en France : Une centaine de députés proposent une résolution anti-psychanalyse, packing et maltraitance (déc. 2016).
Psychomédia avec sources : Inserm, Le Parisien (AFP).
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