Le stress pendant la grossesse est lié l'apparition de symptômes d'asthme et de traits autisques chez les enfants, selon une étude québécoise publiée dans Psychiatry Research.
Suzanne King de l'Institut universitaire en santé mentale Douglas et de l'Université McGill et ses collègues ont suivi des femmes qui étaient enceintes au moment de la tempête de verglas de janvier 1998 au Québec, afin d'observer les effets du stress sur le développement des enfants.
La tempête de verglas de janvier 1998 a plongé dans le noir plus de 3 millions de Québécois pendant 45 jours.
Plus le niveau de difficultés objectives des mères était élevé (notamment une longue période sans électricité), plus forte était l'anxiété occasionnée par la tempête 5 mois plus tard, et plus sévères étaient les traits autistiques que présentaient leurs enfants à l'âge de 6 ans et demi.
Ces enfants ne sont toutefois pas autistes, ne présentant que certains traits. Un enfant qui présente des traits autistiques a notamment des difficultés à se faire des amis, est maladroit, parle de manière étrange, etc.
Les effets étaient particulièrement marqués chez les mères qui étaient dans leur premier trimestre de grossesse au moment de la tempête. Les enfants qui présentaient les symptômes les plus sévères étaient ceux dont les mères avaient vécu un niveau élevé de difficultés.
Les difficultés objectives des mères ou leur niveau d'anxiété avaient eu des effets sur chaque aspect du développement des enfants mesurés par les chercheurs.
En mai, l'équipe a publié une étude dans la revue Biomedical Research International qui montrait que les filles dont les mères avaient des niveaux élevés d'anxiété après la tempête de verglas étaient plus susceptibles d'avoir eu des épisodes de respiration sifflante, d'avoir reçu un diagnostic médical d'asthme et des prescriptions de médicaments pour l'asthme avant l'âge de 12 ans. Aucun effet n'a été constaté chez les garçons, et il n'y avait aucun effet liés aux difficultés objectives des mères.
"Si le stress de la tempête de verglas a pu avoir autant d'effets sur ces enfants, , souligne Suzanne King, permettant d'expliquer pourquoi certains étaient plus atteints que d'autres ou avaient un développement plus atypique que les autres, quelles proportions pourraient prendre les effets d'un événement encore plus stressant vécu pendant la grossesse ou dans les familles défavorisées qui ont peu de ressources? Notre recherche nous montre à quel point l'enfant à naître est vulnérable à l'humeur de sa mère et à l'environnement dans lequel elle vit.
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(1) Alain Brunet et David P Laplante.
Psychomédia avec sources: Institut Douglas.
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