L'obésité et le diabète pendant la grossesse sont liés à un risque accru de troubles neurodéveloppementaux tels que l'autisme (ou autres troubles du spectre autistique) et le retard de développement chez l'enfant, selon une étude publiée dans la revue Pediatrics.
Plusieurs études, depuis les années 1990, ont indiqué qu'il pourrait y avoir un lien entre le diabète chez la mère et des retards développementaux chez l'enfant.
Irva Hertz-Picciotto et Paula Krakowiak de l'Institut MIND (Université de Californie à Davis) ont mené cette étude avec 1004 dyades mère-enfant. Environ la moitié des enfants, âgés de 2 à 5 ans, étaient atteints d'autisme, 172 de retard de développement et 315 étaient indemnes de ces troubles.
L'obésité était liée à un risque d'autisme accru de 67% et un risque de retard de développement doublé (accru d'environ 100%). Environ 20% des mères ayant un enfant autiste ou atteint d'un trouble du développement étaient obèses pendant la grossesse comparativement à 14% de celles ayant eu des enfants indemnes de ces troubles.
Les mères qui étaient atteintes de diabète de type 2 ou de diabète gestationnel étaient 2,3 fois plus susceptibles d'avoir un enfant présentant un retard de développement.
Les enfants atteints d'autisme dont la mère était diabétique présentaient de plus grands déficits des habiletés de communication que les enfants autistes dont la mère n'était pas diabétique. Plusieurs enfants qui n'avaient pas de diagnostic d'autisme mais dont la mère était diabétique présentaient des signes de problèmes de socialisation et de moins bonnes habiletés de socialisation comparativement aux enfants n'ayant pas d'autisme dont la mère n'était pas diabétique.
Une hypothèse est que des niveaux anormaux de glucose et d'insuline chez les femmes obèses, atteintes de diabète ou du syndrome métabolique durant la grossesse pourraient réduire les quantités d'oxygène et de fer disponibles pour le cerveau du fœtus.
Il serait prématuré toutefois de conclure que ces résultats aident à expliquer l'augmentation importante des cas d'autisme au cours de la dernière décennie, notent les auteurs. La méthodologie de cette étude ne prouve pas que les liens constatés soient de causes à effets. Cette possibilité doit être vérifiée dans des études supplémentaires.
Psychomédia avec sources: Scientific Americain, CNN. Tous droits réservés.