À l'approche de la Journée mondiale de l'autisme, le 2 avril, le Collectif Autisme lance une campagne pour la scolarisation et l'éducation des enfants autistes. Le Collectif regroupe 200 associations et 5 fédérations (1). La maladie concerne 80 000 à 90 000 enfants en France.
Ces associations militent pour un accompagnement éducatif et comportemental précoce des enfants autistes, afin de les aider à progresser et de leur offrir une véritable perspective d’avenir. Leur démarche vise aussi la socialisation et la scolarisation des enfants en milieu ordinaire en s’appuyant sur des professionnels (psychologues, accompagnateurs, orthophonistes, pédopsychiatres…) formés à l’autisme.
L'éducation et la scolarisation permettent de repousser les limites du handicap, explique le Collectif.
Selon la classification internationale des maladies de l’OMS (CIM-10), l’autisme est un Trouble Envahissant du Développement (TED), sévère et précoce, qui affecte les fonctions cérébrales. Il n’est plus considéré comme une affection psychologique (psychose) ou une maladie psychiatrique. Mais en France, cette conception désuète prévaut encore trop souvent et beaucoup d’enfants autistes sont dirigés vers l’hôpital plutôt que vers l’école et leurs besoins spécifiques d’apprentissage sont peu reconnus.
La reconnaissance symbolique du droit à la scolarisation tient encore lieu de substitut à un accès réel à ce droit, déplore le Collectif. On estime à 20 % le nombre de jeunes autistes bénéficiant d’une scolarisation en milieu ordinaire, et souvent dans des conditions aléatoires : temps de scolarisation extrêmement partiel, absence de formation de l’auxiliaire de vie scolaire, accompagnement précaire...
Quelque 30 % sont accueillis en instituts médico-éducatifs ou en hôpitaux de jour dont la prise en charge est rarement adaptée. Il existe quelques IME spécialisés dans l’accompagnement éducatif des enfants autistes, surtout à partir de 6 ans et trop rarement à partir de 3 ans. Et, plus de la moitié des enfants autistes ne sont pas pris en charge.
Loin de vouloir «imposer» tous les enfants autistes dans des classes ordinaires, une solution qui conviendrait à environ la moitié d'entre eux considèrent les associations, le collectif plaide pour une solution éducative adaptée.
Un enfant pris en charge par un accompagnant formé et intégré à l'école coûte 24 000 euros par an, précise Vincent Gerhards, président d'Autistes sans frontières. Dans un hôpital, le même enfant coûte près de 80 000 euros par an.
Selon un sondage OpinionWay pour le collectif Autisme, 68 % des professeurs estiment que les autistes devraient plutôt rejoindre des établissements spécialisés. Le peu de formation au handicap et le manque de moyens humains sont cités comme les principaux freins à leur intégration à l'école ordinaire.
Pour plus de renseignement sur l'autisme, et les conditions de scolarisation des enfants autistes (les interventions de l'accompagnant spécialisé, la formation et l'encadrement des auxiliaires de vie scolaire individuel, etc.), voyez la brochure Scolarisation et éducation des enfants autistes du Collectif.
Voyez également:
- Autisme: la HAS publie un rapport sur l'état des connaissances (France)
- L'autisme méconnu des médecins en France
- DOSSIER Psychomédia: Autisme et troubles envahissants du développement
(1) Fédérations:
www.aspergeraide.com
www.autismefrance.org
www.autistessansfrontieres.com
www.sesame-autisme.com
www.proaidautisme.org
Illustration : Brochure Scolarisation et éducation des enfants autistes.
Psychomédia avec sources:
Collectif Autisme, Le Figaro
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