Un programme intensif de traitement pour les très jeunes enfants autistes a amené une plus grande amélioration des résultats à des tests de quotient intellectuel (Q.I.), de la capacité verbale et des habiletés sociales qu'un programme offert dans la communauté, selon une étude publiée dans la revue Pediatrics.

Le programme, appelé Early Start Denver Model, incluait en moyenne 15 heures par semaine d'intervention d'un thérapeute en plus d'une durée similaire d'intervention des parents ayant reçu une formation. Les enfants participaient aussi à un entraînement au langage (speech therapy) de 5 heures par semaine.
Sally Rogers, psychiatre à l'Université de Californie et Geraldine Dawson, professeure de psychologie à l'Université de Washington et responsable scientifique de l'organisme scientifique et de défense Autism Speaks, ont mené cette étude avec 48 enfants autistes âgés de 18 à 30 mois. Ils étaient divisés en deux groupes: un groupe bénéficiant de cette nouvelle approche à la maison à raison de deux heures, cinq jours par semaine; l'autre participant aux programmes habituels de thérapies dans des établissements spécialisés qui incluaient en moyenne 9 heures d'intervention individuelle et 9 heures d'intervention de groupe. Les évaluateurs ne savaient pas quels traitements avaient reçu les enfants.

Après 2 ans, une augmentation de 18 point de Q.I. était constatée chez le groupe ayant reçu le traitement à la maison comparativement à 7 points dans le groupe recevant des services dans la communauté. Cette augmentation était principalement relative aux capacités de langage (expression et réception). "Une telle amélioration rend beaucoup plus susceptible de pouvoir entrer dans une classe régulière et de se faire des amis", dit Dawson.

Cette intervention combine une approche établie appelée analyse comportementale appliquée (applied behavior analysis), qui consiste à enseigner aux enfants de nouveaux comportements et à changer les comportements dommageables par la répétition et la pratique, à des techniques basées sur la relation présentées dans le contexte de jeu.

Le but, expliquent les auteurs, est de tirer profit de la plasticité du jeune cerveau et de capitaliser sur le potentiel d'apprentissage des enfants, limitant ainsi les effets dommageables de l'autisme.

L'étude est évaluée positivement par des spécialistes. "Il s'agit d'une étude bien faite et importante", selon Fred Volkmar, directeur du Child Study Center de l'Université Yale et spécialiste de l'autisme. Elle montre qu'en intervenant efficacement à ce jeune âge, il est possible de prévenir certains des problèmes précoces que cause l'autisme, indique-t-il à CNN. "Ces résultats sont impressionnants" dit Laura Schreibman professeure de psychologie à l'Université de Californie à San Diego, également spécialiste de l'autisme, "parce que l'étude a été rigoureusement réalisée en comparant deux méthodes d'intervention sans que les évaluateurs sachent quelles interventions avaient reçues les enfants".

Psychomédia avec sources:
WebMD
CNN