Les antidépresseurs de la classe des inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) pourraient aider les personnes victimes d'un accident vasculaire cérébral (AVC) ischémique avec déficit moteur à récupérer leurs fonctions motrices selon un petit essai clinique dont les résultats sont publiés dans la revue Lancet Neurology. Des résultats qui doivent toutefois être confirmés par des études plus grandes.
François Chollet et ses collègues de l’Inserm ont mené cette étude avec 118 personnes enrolées dans l'étude 5 à 10 jours après un accident ischémique cérébral ayant entraîné une hémiplégie ou une hémiparésie avec un déficit modéré à sévère. Elles étaient assignées au hasard à prendre 20 mg de Prozac (fluoxétine) par jour ou un placebo. Toutes recevaient les soins habituels dont la physiothérapie.
Après 90 jours, les participants ayant reçu le Prozac avaient connu une meilleure amélioration de la mobilité des bras et des jambes. L'amélioration était de 34 points sur une échelle de 100 points comparativement à 24 points pour le groupe placebo; 34% d'entre eux ont conservé leur autonomie comparativement à 11 % pour le groupe placebo et 7% ont subi une régression de leurs fonctions motrices comparativement à 29%.
Les principaux effets indésirables étaient des troubles digestifs transitoires (25% comparativement à 11% dans le groupe placebo) et une crise d'épilepsie partielle.
Cette étude étant limitée à un petit nombre de personnes, une courte durée de traitement et de suivi, ces résultats doivent être confirmés par une étude plus vaste.
Les antidépresseurs favoriseraient la croissance des cellules nerveuses et l'augmentation des connections entre les cellules, indiquent les chercheurs. La réduction de la dépression (7% comparativement à 29%) pourrait aussi être un facteur qui intervient.
L'étude était financée par le gouvernement français. Des études précédentes, plus petites, avaient aussi montré une efficacité de cette classe d'antidépresseurs.
L'AVC est la troisième cause de mortalité en France et la première cause de handicap. Il touche chaque année 150.000 Français dont 30.000 ont moins de 55 ans; 20% en meurent.
Psychomédia avec sources:
Medpage Today, WebMD
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