Ces nouvelles découvertes suggèrent que des perturbations du système immunitaire, la façon dont les cellules métabolisent les graisses et l'usure de l'appareil circulatoire jouent un rôle dans le développement de la maladie et en sont peut-être les causes premières.
Les personnes qui avaient des niveaux élevés de la protéine au début de l'étude ont connu un déclin cognitif 4 fois plus rapides au cours des six mois qu'a duré cette étude. Celles qui ont subi, au cours de ces six mois, une ou plusieurs infections ou blessures, susceptibles de déclencher l'inflammation, présentaient un déclin cognitif deux fois plus rapide. Des études sur des souris avaient déjà montré que l'inflammation et la protéine TNF- alpha accéléraient l'évolution de l'Alzheimer.
Ces résultats sont compatibles avec les découvertes récentes de gènes dont des variations sont associées à un risque accru de développer la maladie.
Deux équipes indépendantes, l’équipe française de Philippe Amouyel (Inserm/Institut Pasteur de Lille) et l'équipe britannique de Julie Williams (Alzheimer's Research Trust), ont identifié trois gènes associés au développement de la maladie, les gènes de la clustérine (CLU), CR1 et PICALM. Ces travaux sont publiés simultanément dans la revue Nature Genetics.
L'un de ces gènes, le gène de la clusterine (CLU), identifié par les deux équipes, est un gène qui contribue à débarrasser le cerveau de certaines protéines dont les beta amyloïdes dont l'accumulation sous forme de plaques est une caractéristique de la maladie. Il est aussi responsable de diminuer certaines aspects de la réponse immunitaire, dont une réaction immunologique en chaîne appelée la cascade du complément, qui débarrasse l'organisme de cellules, toxines et protéines qui ont été capturées par des anticorps. Le gène CR1 joue aussi un rôle important dans le contrôle de la cascade du complément. Enfin, le gène PICALM est impliqué dans le métabolisme des graisses et des protéines.
Les mécanismes par lesquels les trois gènes identifiés peuvent contribuer au développement de la maladie ne sont pas identifiés et font l'objet de diverses hypothèses. L'une d'elle est que les variations des gènes CLU et CR1 nuiraient à la capacité de l'organisme de réparer les vaisseaux sanguins endommagés, particulièrement ceux du cerveau. Cette hypothèse, et d'autres, vont dans le sens de l'importance d'une bonne santé cardiovasculaire pour la prévention de la maladie.
Selon Williams, qui a dirigé l'équipe britannique, il est temps de porter l'attention ailleurs que sur les plaques amyloïdes sur lesquelles portent une grande part des recherches. "Nous devons mettre la réponse immunitaire, l'inflammation et la libération des graisses et du cholestérol au coeur des futures recherches".
Psychomédia avec source:
New look at Alzheimer's could revolutionise treatment, Andy Coghlan, New Scientist.
Tous droits réservés