Les enfants qui ont des apports faibles en gras avant l’âge de deux ans ont un plus grand risque de surpoids à l’âge adulte, selon une étude publiée dans l'International Journal of Obesity. Alors que c'est justement en espérant préserver les enfants du risque d’obésité, que les apports en graisses ont été diminués ces dernières années, notamment avec l’utilisation de laitages allégés en graisses, soulignent les chercheurs.
Marie-Françoise Rolland-Cachera et ses collègues de l’Inserm ont suivi jusqu’à l’âge adulte des enfants nés entre 1984 et 1985. Ils ont relevé leurs apports nutritionnels aux âges de 10 mois et deux ans, puis tous les deux ans jusqu’à 20 ans.
La masse grasse était plus importante au niveau abdominal chez les personnes ayant eu de faibles apports en lipides (graisses) au début de la vie. Leurs taux de leptine étaient aussi plus importants, suggérant une résistance à cette hormone, caractéristique des personnes obèses. La leptine est une hormone qui participe à la régulation des réserves de graisses de l'organisme et à celle de l'appétit, en contrôlant la sensation de satiété.
"Au cours de cette période précoce, l’organisme s’adapte pour prévoir l’environnement à venir
", explique la chercheuse. "En cas de régime pauvre en lipides, le métabolisme sera programmé pour faire face aux déficits et ne sera pas préparé à faire face à des apports élevés en lipides ultérieurement
".
36 % des enfants âgés de 10 mois consommaient du lait de vache demi-écrémé. A l’âge de deux ans, ils étaient 67 %. "Avec ces habitudes de consommation, les apports en lipides ne dépassaient pas les 30 % des apports quotidiens chez un grand nombre de jeunes enfants, alors que selon les recommandations comme celles de la FAO (Food and Agriculture Organization), ils doivent être d’au moins 50 % jusqu’à 6 mois et décroître progressivement jusqu’à 35 % à l’âge de deux ans. On peut rappeler par ailleurs que le lait maternel contient environ 55 % de lipides
" précise la chercheuse.
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