L’enquête HBSC (Health Behaviour in School-aged Children) est menée sous l’égide de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) tous les 4 ans depuis 1982. Quarante pays y participent.
Pour la France, François Beck et Emmanuelle Godeau ont, avec leurs collègues de l'Inserm et de l'Inpes, réalisé cette étude auprès de 11 630 collégiens âgés de 11 à 15 ans. Les résultats concernant l'année 2010 sont comparés à ceux de 2006.
"Les enquêteurs observent la place grandissante prise par les nouvelles technologies de l’information et de la communication (TIC) chez les jeunes Français, pour qui elles sont une véritable donnée clef générationnelle
", commente le communiqué de l'Inpes.
"En 2006, l’usage des TIC au collège était encore peu répandu, mais en quatre ans les collégiens français ont rattrapé leur retard. L’utilisation d’Internet ou du portable pour communiquer prend une place de plus en plus importante ; en entrant au collège, 22 % des garçons et 31 % des filles utilisent quotidiennement les TIC pour communiquer avec leurs amis. Avant l’entrée au lycée, ce mode d’échange quotidien concerne 46 % des garçons et 65 % des filles.
"
Ce qui modifierait les habitudes sociales car les collégiens sont moins enclins à sortir le soir qu’auparavant. Mais ils n'ont pas moins d'amis pour autant. Au contraire. Plus de 93 % ont au moins trois véritables amis, et ont une vie amicale plus riche qu’en 2006.
Mais l'usage des technologies rognerait le temps de sommeil. les collégiens dorment en moyenne 8h 39 la veille des jours de classe, cette durée diminuant de 20 minutes par an entre la 6e et la 3e. Ceux qui utilisent un ordinateur dorment moins longtemps (8 h 06 vs 8 h 50), de même ceux disposant d’un téléphone portable équipé d’Internet (7 h 59 vs 8 h 44) ou encore ceux regardant la télévision le soir dans leur chambre (8 h 16 vs 8 h 48). Les collégiens qui lisent dorment plus longtemps que les autres : 8 h 52 vs 8 h 28.
La sexualité des adolescents a peu changé sous l'influence d'internet. Près d’un collégien sur 5 en 4e et 3e a déjà eu un rapport sexuel, les garçons étant plus nombreux que les filles (22 % vs 14 %). 9 % des garçons et 4 % des filles déclarent des rapports avant 13 ans, et 25,5 % des garçons (respectivement 14 % des filles) avant 15 ans, ce qui représente des proportions restées stables au cours des dernières années.
En matière d’alimentation, la consommation quotidienne de fruits (39 % en 2010 vs 31 % en 2006) et légumes (45 %en 2010 vs 42 % en 2006) est en hausse. La consommation de sucreries a baissé, passant de 28 % en 2005 à 24 % en 2010. Concernant la consommation de boissons sucrées, environ un quart des jeunes déclarent en boire quotidiennement (30 % chez les garçons vs 24 % chez les filles).
Les filles sont plus nombreuses à vouloir contrôler leur poids. Environ 1/3 des adolescents pensent devoir faire ou font un régime. Les rapports poids/taille (indice de masse corporelle) montrent que 11 % sont en surpoids (obésité incluse). Cette dernière tendance se stabilise depuis 2006 et place la France parmi les pays avec les taux de surpoids les plus faibles.
Mais l’activité physique quotidienne est jugée faible : les jeunes font du sport mais se déplacent encore peu à pied, vélo, rollers, etc.
Pour ce qui est du tabagisme, 30 % des collégiens rapportent avoir essayé de fumer. Cette tendance progresse nettement de la 6e (13 %) à la 3e (52 %). En 3e, 1 sur 6 (16 %) fument quotidiennement.
L’alcool demeure le produit psychoactif le plus souvent expérimenté. Sept sept collégiens sur dix déclarent en avoir déjà bu (53% à l’entrée du collège et 83 % en 3e). Un collégien sur dix a déjà expérimenté le cannabis. Cette tendance est particulièrement marquée chez les élèves de quatrième (11 % en quatrième et 24% en troisième).
Pour ce qui est de la santé mentale, les filles s'estiment plus irritables que les garçons (27% contre 18%) et plus sujettes à la déprime (20% contre 11%).
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