"Aucun pays africain n'interdit totalement l'avortement, mais les lois étant souvent très coercitives sur le continent le plus pauvre, la plupart des avortements se font sans médecin, tuant 90 femmes africaines chaque jour.
Sur 53 pays africains, seuls l'Afrique du Sud, le Cap-Vert et la Tunisie autorisent l'avortement sans condition les trois premiers mois, ont rappelé les participants à une conférence africaine sur l'avortement qui s'est achevée jeudi soir à Addis Abeba. Dans au moins 25 pays, l'avortement n'est autorisé que pour sauver la vie de la mère et est passible de lourdes peines de prison.
C'est le cas notamment au Kenya, au Nigeria, au Sénégal, ou encore en Ouganda, où l'avortement est puni de 14 ans de prison pour la mère et de sept ans de prison pour le médecin qui pratique l'acte. (...)
(...) Tous les ans, environ 4,2 millions de femmes africaines ont recours à un avortement de fortune et 30.000 d'entre elles en meurent, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
(...) "Le fond du problème, c'est que les lois (sur l'avortement) sont souvent anciennes et trop restrictives (...), faisant de l'avortement un crime", estime un gynécologue ghanéen, Fred Sai.
"En continuant d'avoir des lois coloniales archaïques (...), nous avons autorisé l'avortement à devenir le tueur des femmes en Afrique", dénonce-t-il.
(...) Un autre problème est celui de la connaissance des textes de loi en Afrique.
"Au Ghana, la loi sur l'avortement a été réformée en 1985, autorisant l'acte en cas de viol, d'inceste ou de menace pour la santé mentale ou physique de la mère, mais de nombreux médecins l'ignorent et refusent toujours de pratiquer un avortement de crainte de poursuites", estime M. Sai, interrogé par l'AFP."
Source: www.jeuneafrique.com